Complotisme autorisé : les médias sortent leur propre théorie du complot trumpo-poutinien… avec zéro preuve


Oleg Erovinkin, ancien Chef du Secrétariat du vice-premier ministre russe Igor Sechin jusqu’à 2012, a été retrouvé mort d’une crise cardiaque à l’arrière de sa voiture le 26 décembre dernier. Les médias s’emparent de l’affaire et en font un roman d’espionnage digne de James Bond le tout avec zéro preuve. D’après eux…c’est un coup de Poutine qui fait chanter Trump, bien évidemment. Et Erovinkin serait la source du scandale qu’il fallait abattre, logique. Décryptage de la théorie du complot trumpo-poutinien inventée par nos médias (et un peu beaucoup la CIA).

Complotisme autorisé
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Notez à quel point les médias sont sûrs de leur coup allant jusqu’à affirmer sans détour que l’ex général était “impliqué dans les révélations sur Trump”. Pourtant, ce n’est pas ce qu’affirme l’article source.

Paris Match a au moins eu le tact de préciser que le lien était “supposé”, c’est déjà ça. Voyons tout ça en détail.

Complotisme autorisé

Voici les propos de Christo Grozev (l’expert du Telegraph) relayés par La Dépêche qui permettent à nos médias d’être aussi catégoriques:

Je suis persuadé qu’au moment de la mort d’Erovinkin, Poutine avait le dossier concernant Trump sur son bureau. On peut penser qu’il savait si celui-ci était basé sur la réalité ou pure fiction.”

Alors ce n’est pas du sérieux ça ? du béton armé ? L’expert a dit que donc c’est forcément vrai. En fait, c’est une pure supposition. Il n’y a virtuellement aucune preuve que ce Erovinkin soit lié à ce dossier, qui par ailleurs ne montrait pas non plus de preuves et qui a été commandé par des opposants politiques de Trump. On peut donc sérieusement questionner la fiabilité de celui-ci. Mais nos médias ne l’entendent pas de cette oreille.

On notera qu’Erovinkin ne fait plus parti du KGB/FSB depuis plus de 20 ans mais pour donner plus de piquant à leur petit roman d’espionnage, les médias préfèrent lui attribuer le titre d’ex agent quand même en grand titre alors qu’il a exercé 4 autres postes depuis. C’est tout de suite plus accrocheur.

Le roman d’espionnage se construit peu à peu comme par exemple avec ce passage de 20 Minutes :

La version officielle est qu’il est mort d’une crise cardiaque, mais le quotidien britannique laisse entendre qu’il aurait pu être ‘assassiné par le Kremlin et les causes de sa mort dissimulée’.”

Chez Ouest-France, la phrase est tournée différemment mais l’idée reste la même : lancer des insinuations sans aucune preuve…mais c’est les médias qui le font donc, eux ont le droit :

Il pourrait avoir été assassiné, même si la raison officielle de son décès est une crise cardiaque.”

Donc la Russie tuerait l’un des siens puis publierait un article dans le Moscow Times, l’un des médias anglophones majeurs dans le pays? Très logique pour passer inaperçu. Belle déduction de nos Sherlock Homes en herbe.

On lit d’autres aberrations sur le quotidien La Dépêche :

“L’information révélée par le quotidien britannique The Telegraph explique que le corps d’Oleg Erovinkin a été retrouvé inerte à l’arrière d’une voiture Lexus sur un parking moscovite. Des faits qui vont à l’encontre de l’annonce officielle selon laquelle l’ex-général serait mort d’une crise cardiaque.”

En quoi le fait de mourir à l’arrière d’une voiture serait incompatible avec une crise cardiaque ? Mystère et boule de gomme. Il fallait bien qu’ils trouvent quelque chose.

Le Parisien se la joue quand à lui façon mystique:

“L’ancien général de l’ex-KGB devenu le FSB, Oleg Erovinkin est mort dans des circonstances pour le moins étranges.”

Un homme de 61 ans meurt d’une crise cardiaque… dans une voiture…. hummm… c’est drôlement étrange ça. Il fait parti du KGB il y a 20 ans, c’est forcément un complot.

Mais, ils vont éclaircir rapidement tout ça…car eux savent:

“Un mystère qu’expliquerait le rôle qu’Oleg Erovinkin aurait joué dans le «dossier compromettant» sur Trump que le Kremlin a nié détenir.”

Mais oui, c’est ça, tout s’explique.

Puis, ils se mettent carrément à mentir vertement :

“Le document avait été rédigé par un ancien agent du contre-espionnage britannique (MI6) Christopher Steele avec l’aide d’Oleg Erovinkin qui aurait été sa principale source de renseignements.”

“Selon Christo Grozev, un expert de la Russie cité par le quotidien britannique, Poutine avait le dossier sur Trump sur son bureau, lorsque l’ex-agent du KGB a été assassiné.”

Aucune de ces assertions ne correspond à ce qu’indique l’article du Telegraph sur lequel les médias français se basent.

Celui-ci indique que “la mort de Erovinkin a incité à des spéculations quand à savoir s’il est lié au dossier explosif de M. Steele, qui a été rendu public plus tôt ce mois-ci”.

Au lieu de rapporter cela, le Parisien passe des spéculations aux affirmations.

Concernant la soi-disant présence du dossier de Trump sur le bureau de Poutine lorsque l’ex-agent du KGB a été assassiné, ce n’est bien sûr également qu’un simple avis de l’expert bulgare, au mieux une conviction de sa part mais la formule du Parisien est également plus catégorique. Une fois encore, zéro preuve.

Avec de telles approximations, insinuations et mensonges, comment les médias osent encore faire des leçons de morale et d’éthique journalistique aux médias alternatifs ?

Publié par Fawkes News


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