Avec Emmanuel Macron, le Parti du Moindre Mal risque de faire très mal


Profitant à plein de la présidentialisation et du scrutin majoritaire, le parti macronien est bien parti pour rafler une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Sa position stratégique au centre, dans un contexte d’extrêmes influents, lui vaut un avantage décisif.

Même dans ses rêves les plus fous, François Bayrou n’aurait pu imaginer un scénario aussi inouï: une force centroïde capable de propulser une majorité absolue de députés à l’Assemblée nationale –de 310 à 330 sièges, selon la dernière projection OpinionWay. Et cela sans changer, le moins du monde, de mode de scrutin ou de logique institutionnelle.

C’est au contraire le présidentialisme de la Ve République qui a toutes les chances d’offrir à Emmanuel Macron une spectaculaire majorité législative. L’effet d’entraînement de l’élection reine de ce système sur celle des députés va se manifester une nouvelle fois. Beaucoup moins habituel, la configuration politique inédite née du scrutin des 23 avril et 7 mai place désormais au service d’un parti centriste l’implacable mécanique du scrutin majoritaire à deux tours.

Celui-ci a longtemps été regardé comme le garant, ou parfois même la source, de la bipolarisation droite-gauche. Il cesse pourtant brutalement de jouer ce rôle dès lors que le centre franchit le seuil d’une masse critique et que de puissants extrêmes, à droite comme à gauche, consolident leur influence.

Tel est bien le nouveau paysage qui est en train de se dessiner. Nommant un Premier ministre de droite, le nouveau chef de l’État issu de la gauche a réussi la prouesse de rester en équilibre à cheval sur le clivage gauche-droite. Cet habile positionnement, joint au savant cocktail d’investitures législatives de droite, de gauche et de la «société civile» gagnante, ont dynamisé l’offre de la «République en Marche».

Attrape-tout, toujours
Le parti présidentiel devrait, si l’on en croit les intentions de vote législatives, recueillir une fraction des suffrages exprimés nettement supérieure à celle obtenue par Macron lui-même le 23 avril (24%). Selon les quatre instituts qui se prêtent à cet exercice (Elabe, Ifop, Harris Interactive, OpinionWay), ses candidats sont crédités de 28 à 33% des voix potentielles. Et la tendance semble être à leur progression.

Le phénomène «attrape-tout» qui avait si bien réussi à l’ancien ministre de l’Economie à l’élection présidentielle se reproduit à l’échelle législative. Non seulement la bienveillante REM se permet de conserver la plus grande proportion d’électeurs fidèles de l’élection présidentielle, mais elle attire une part non négligeable de celles et ceux qui avaient voté pour d’autre candidats que Macron: 11% de électeurs de Mélenchon, 19% de ceux de Hamon ou encore 17% pour ce qui est de Fillon.

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