Sur Encelade, une molécule organique vient d’être détectée depuis la Terre


Des astronomes révélaient il y a quelques heures la première détection d’une molécule organique sur Encelade (la lune de Saturne) depuis un télescope terrestre. C’est une première qui n’indique en rien la présence d’une possible vie microbienne sur la lune de Saturne.

La lune de Saturne intrigue les chercheurs, notamment depuis le mois d’avril dernier. Cassini révélait en effet avoir décelé des composés organiques dans les panaches d’Encelade. Cette découverte avait alors suscité l’intérêt de la communauté scientifique et du public, s’interrogeant sur la possible présence d’une vie microbienne dans les sous-sols de la lune. Cette fois-ci, une autre molécule organique, du méthanol, vient d’être décelée, mais cette fois depuis la Terre grâce au radiotélescope IRAM de trente mètres situé dans la Sierra Nevada espagnole. C’est une première.

Le Dr Emily Drabek-Maunder, de l’Université de Cardiff, qui présentait ses résultats le 4 juillet dernier lors de la réunion nationale d’astronomie à Hull, en Angleterre, a toutefois tenu à calmer les ardeurs, soulignant que certes, « les découvertes récentes concernant les lunes glacées de notre système solaire externe, avec notamment la présence d’océans d’eau liquide et la possible présence d’ingrédients clés pour le développement d’une vie microbienne, avaient relancé le débat quant à la possible habitabilité de ces lunes, mais que dans ce cas précis, les résultats suggèrent que le méthanol est créé par d’autres réactions chimiques une fois que le panache est éjecté dans l’espace, ce qui n’indique en rien la présence de vie sur Encelade ».

Ainsi ces composés organiques ne sont pas éjectés depuis les entrailles d’Encelade, mais formés par un processus de chimie complexe opéré une fois les panaches expulsés. L’équipe suggère que cette quantité inattendue de méthanol observée aurait pu se former suite à l’expulsion d’un nuage de gaz retrouvé ensuite piégé par le champ magnétique de Saturne.

Cette découverte n’en reste pas moins passionnante et montre que les détections de molécules sont finalement possibles depuis la Terre. Cependant, pour comprendre totalement la chimie complexe qui s’opère dans ces régions du Système solaire, nous aurons besoin d’autres observations directes faites par de futurs sondes qui traverseront les panaches d’Encelade, suivant ainsi les traces de Cassini.

Source : SciencePost


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