En pleine mission suicide, Cassini enregistre les sons de Saturne


La mission Cassini touche bientôt à sa fin, mais la sonde n’a pas dit son dernier mot. Le 2 mai dernier, elle envoyait sur Terre les premiers enregistrements sonores du silence qui règne dans le vide qui s’étend entre la planète et ses anneaux.

On le répétera jamais assez, mais la mission Cassini fut sans nul doute l’une des plus prolifiques de toute l’histoire, certes encore récente, de l’exploration spatiale. La sonde aura en effet permis aux chercheurs d’affiner de manière considérable leurs connaissances concernant le système saturnien. Encelade, Titan, Mimas, Dioné, Pan, Saturne elle-même, Cassini n’a pas chômé et compte bien mettre à profit ses derniers souffles. En plein final de sa mission, la sonde a récemment plongé entre les anneaux de Saturne et réussi à enregistrer des sons de la planète qui sont en fait des ondes de plasma converties en son.

Il s’agit en l’occurrence ici d’ondes de plasma produites par des particules électrisées de l’anneau D de Saturne. Ce que vous allez entendre, ce sont en fait ces particules de poussière qui touchent les antennes de l’instrument avec lequel Cassini enregistre les ondes sonores de cette région de l’espace. Ces données ont été capturées le 26 avril dernier, lorsque la sonde s’est retrouvée pour la première fois entre Saturne et son anneau le plus proche.

L’un de ses instruments avait déjà mesuré la densité de matière traversée en décembre dernier. Il avait alors enregistré des centaines de chocs de particules sur la sonde quand Cassini était passé juste à l’extérieur des anneaux de Saturne. Chaque poussière percutant l’antenne sonnait à l’oreille comme un crépitement ou un grésillement, mais ces derniers enregistrements sont complètement différents. Voici l’enregistrement de décembre 2016 :

Et voici les derniers sons enregistrés par Cassini :

Comme vous pouvez le constater, c’est le vide quasi intégral. L’Américain William Kurth, responsable de l’instrument RPWS, se dit « un peu désorienté : on n’a pas entendu ce qu’on attendait. J’ai écouté les données du premier plongeon plusieurs fois, et je peux probablement compter sur mes doigts le nombre d’impacts de particules ». Pour vous donner une idée, aucune de ces particules n’était plus grosse qu’un micromètre (0,001 millimètre).

Ce n’est pas la première fois que nous recevons une étrange carte postale audio venant de l’espace. Rappelez-vous en 2016 lorsque la sonde Juno de la NASA enregistrait ces sons presque hantant près de Jupiter alors qu’elle s’approchait du géant gazier :

Source : SciencePost


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