Brexit : opinion divisée au Royaume-Uni, entre euphorie et déception


Après la décision des Britanniques de sortir de l’Union européenne, l’opinion du pays est divisée et se pose la question de son avenir.

Les journaux français ont bouclé trop tôt pour avoir les résultats du référendum britannique, mais à Londres, les newspapers sortent ce matin en édition spéciale. Bouclage à 5h du matin au Royaume-Uni, les tabloïds ont fait campagne depuis le début pour le Brexit. Et le Sun exulte ce matin avec en une un jeu de mot “See EU later”, “you” écrit avec les initiales de l’Union Européenne, EU. “Victory for ordinary people”, “la victoire des vraies gens” en sous-titre.

Le Daily Mail publie sur toute sa une la photo de Nigal Farage, le leader du parti Ukip les bras en l’air. “WE ARE OUT !”, “Nous sommes dehors”, c’est ce même titre qu’a choisi le Daily Mirror qui avait publié auparavant une autre une. Parce que rappelons que jusqu’à 4h30, le remain, le maintien dans l’Europe, l’emportait, et la une représentait deux visages, l’un maquillé aux couleurs de l’Union Jack, l’autre avec le drapeau étoilé de l’Europe, deux visages qui s’embrassaient sur la bouche avec ce titre : “projet réunifié”.

“Anarchy in the UK” titre The Economist avec un dessin fabuleux : un lord anglais chez lui en train de boire le thé. Derrière lui, du papier peint fleurit et un petit cadre avec écrit “Home sweet home”. Il a un tatouage sur le front, le sigle A de anarchie. “What happens next ?” demande de son côté le Guardian, qui militait aussi en faveur du maintien. Lui parle d’un jour historique à classer au même rang que les deux Guerres mondiales. Les brexiters doivent maintenant choisir entre une sortie totale ou un demi-purgatoire;

Que va -t-il se passer maintenant? La question est posée aussi en France

“Une révolte populaire et une cinglante défaite” titre le site de Libération. “Ce camouflet n’est pas difficile à expliquer” écrit Laurent Joffrin : “une Europe sans âme, sans projet commun, sans réaction lisible dans la crise migratoire, sans plan efficace pour sortir du marasme, n’entraîne plus les opinions. Les dirigeants politiques, ceux de France et d’Allemagne au premier chef, seront-ils à la hauteur ? Ils y sont forcés par l’Histoire : la maison commune commence à brûler. L’inertie serait criminelle.”

Le Figaro, sur son site, évoque un des effets d’aubaine du Brexit : “Un retour de la détaxe et du duty-free ?” Et puisque le pire n’est jamais sûr, le journal Le Monde se projette à travers de la politique-fiction. “Si le Brexit m’était conté”, Arnaud leparmentier imagine ce qui va se passer dans les heures, les jours et les années à venir : Ce matin 9h, David Cameron sur le perron du 10 Downing Street, les yeux cernés, annonce crânement qu’il ne démissionnera pas, afin de conduire les négociations de sortie. Mais sous la pression des anti-européens de son propre camp, il finira par quitter son poste le lundi 27 juin.

À Bruxelles, pendant ce temps, la panique s’empare des fonctionnaires britanniques de la Commission européenne, les plus inquiets téléchargent déjà des formulaires de naturalisation belge. Au parlement européen, Jean-Luc mélenchon demande l’abandon de l’anglais comme langue officielle des institutions européennes.

7 juillet : Boris Johnson devient Premier ministre. Il danse sur le perron du 10 downing street et proclame “l’Europe a plus besoin de nous que nous n’avons besoin d’elle” et il promet le meilleur des deux mondes, accès au marché unique européen et rétablissement des visas de travail pour les Européens.

20 juillet : la panique s’empare de Gibraltar, confetti britannique où pullulent les entreprises de jeux en ligne qui ne sont rentables que grâce à la libre circulation des services. Boum, c’est la fuite des capitaux. L’Espagne rêve d’annexion et décide d’installer un péage où les voitures patientent pendant des heures.

Panique à la City

10 septembre : L’Écosse décide d’organiser son référendum, ce sera pour juin 2018, juste avant l’entrée en vigueur du Brexit.

24 octobre : coup de tonnerre aux États-Unis, la banque américaine Goldmann Sachs annonce qu’elle relocalise toutes ses activités britanniques sur le continent. Panique à la City, Boris Johnson contre-attaque et présente un projet d’alliance avec Singapour.

À Paris, Emmanuel Macron lance une opération “tapis rouge” pour les entreprises anglaises. Pas de bol, Goldman Sachs décidera finalement d’aller s’installer à Francfort.

Le conte du Monde s’achève en mars 2018 : Hillary Clinton est présidente des États-Unis et ne veut plus négocier avec l’Angleterre. Le Brexit finit par s’échouer sur la guerre budgétaire, et Boris Jonhson, pour sauver sa tête aux élections, se résigne à demander à Westminster la suspension de la procédure de l’Union européenne… Le pire n’est jamais sûr, le meilleur non plus…

Source : RTL


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