L’interdiction française des pesticides néonicotinoïdes, qui peut créer une dépendance chez les abeilles, entre en vigueur


Une interdiction française de cinq pesticides néonicotinoïdes destinés à protéger les abeilles de l’effondrement des colonies est entrée en vigueur samedi, a rapporté l’Agence France-Presse.

Selon l’AFP, les lois françaises interdisent l’utilisation des cinq pesticides à base de néonicotinoïdes pour une utilisation sur tout le continent. Plus tôt cette année, l’Union européenne a maintenu un moratoire sur trois des cinq types de pesticides néonicotinoïdes utilisés dans les champs : la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame. Ces produits chimiques ne peuvent désormais être utilisés que dans les serres dans l’ensemble de l’UE. L’interdiction française est beaucoup plus étendue, ce qui limite l’utilisation de tous les cinq, même dans l’agriculture sous serre.

Les produits chimiques néonicotinoïdes ont une structure similaire à celle de la nicotine et ont été utilisés en masse au cours des deux dernières décennies, ce qui en a fait une cible de surveillance particulière parmi ceux qui cherchent à expliquer la mort massive des colonies d’abeilles aux États-Unis et en Europe au cours des dernières années. Les scientifiques soupçonnent que l’effondrement des colonies est causé par de multiples facteurs. Mais des recherches récentes ont révélé que les pesticides, en agissant de la même façon sur le cerveau des insectes que la nicotine sur les mammifères, pourraient en fait rendre les abeilles accros au poison. D’autres recherches ont suggéré que les pesticides néonicotinoïdes pourraient accroître la vulnérabilité de certaines abeilles aux infestations d’acariens varroa ou perturber leur navigation. Ces pesticides jouent donc probablement un rôle important.

L’AFP a écrit :

Introduits au milieu des années 1990, les néonicotinoïdes synthétisés en laboratoire sont basés sur la structure chimique de la nicotine et attaquent le système nerveux central des insectes.

Ils étaient censés être un substitut moins nocif aux pesticides plus anciens et sont maintenant les plus largement utilisés pour traiter les cultures à fleurs, y compris les arbres fruitiers, les betteraves, le blé, le canola et les vignobles.

…L’ONU a averti que près de la moitié des insectes pollinisateurs, en particulier les abeilles et les papillons, risquent de disparaître à l’échelle mondiale.

Ceci est particulièrement préoccupant dans le contexte d’une étude de 2016 qui a révélé qu’environ 1,4 milliard d’emplois et les trois quarts de toutes les cultures dépendent des pollinisateurs, principalement les abeilles, qui fournissent gratuitement des services de fertilisation des plantes pour une valeur de plusieurs milliards de dollars.

Les organisations paysannes françaises ne sont évidemment pas satisfaites de perdre l’accès aux pesticides, disant qu’ils sont des outils cruciaux pour l’agriculture. François Veillerette, du groupe environnemental Générations Futures, a répondu en disant à l’AFP que “nous ne devons pas nous limiter à cette famille” de pesticides et que “beaucoup d’autres doivent aussi être interdits”. Le rapport note que puisque les pesticides continueront d’être utilisés pour d’autres stratégies de lutte antiparasitaire en dehors de l’agriculture, il est peu probable que l’interdiction élimine totalement les néonicotinoïdes de l’environnement.

[AFP/AFP]

Source : Gizmodo


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