Loi travail : les révélations fracassantes d’un CRS


Selon le policier dans le “JDD”, de nombreux débordements et blessés auraient pu être évités. C’était compter sans les consignes de l’exécutif…

Son témoignage est édifiant. Dans les colonnes du Journal du dimanche, un CRS revient sur les manifestations contre la loi travail et sur le renforcement du plan Vigipirate après les attentats de janvier. À bout de nerfs, Pascal* a visiblement besoin de vider son sac. « J’ai l’impression d’être devenu un pion politique », lâche-t-il, désabusé. Et pour cause : selon lui, le gouvernement est sans aucun doute responsable du malaise qui règne chez les forces de l’ordre.

Au cours de l’entretien, il revient notamment sur la manifestation du 9 avril, contre la loi travail. Ce jour-là, un groupe cagoulé, bien connu des services de renseignements, prend la tête du cortège parisien. « On avait un signalement précis. On s’est dit qu’on n’allait pas les laisser passer… On n’a jamais reçu l’ordre », s’indigne-t-il à l’hebdomadaire. « Au lieu de ça, on les a laissés progresser tranquillement. Ce jour-là, un collègue officier a été blessé gravement à la jambe par un tir de mortier. »

Un contexte difficile

Le CRS va même jusqu’à évoquer la volonté du gouvernement de « pourrir le mouvement ». « Une manifestation qui se passe bien, on parle du fond. Quand vous avez des casseurs, on se focalise sur les violences et les vitres cassées », analyse-t-il, avant d’assurer que les débordements auraient pu être évités. Quant aux interpellations, elles permettraient d’afficher la fermeté de l’exécutif. « Ici, on interpelle juste pour les images du 20 heures, pour faire croire qu’il y a de la fermeté de la part du gouvernement. »

La situation est d’autant plus difficile que les manifestations sont organisées dans un contexte post-attentat particulièrement éreintant pour les forces de l’ordre. Si Pascal assure tenir le coup, d’autres, fraîchement arrivés, « ont déjà demandé leur mutation ». Sans compter que l’image des CRS s’est écornée depuis les attentats de Charlie Hebdo. « Face à la peur, on était comme des sauveurs », se souvient Pascal, qui dresse aujourd’hui un portrait bien moins flatteur : « Dans les cortèges, le slogan d’hier CRS avec nous a laissé place au refrain Tout le monde déteste la police. »

*Son nom a été modifié par le JDD

Source : Le Point


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