Mea culpa d’Emmanuel Macron : «Je n’ai pas réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants»


Armée européenne, hausse du prix du carburant, popularité. Le chef de l’Etat s’est exprimé ce 14 novembre depuis le porte-avion Charles de Gaulle, regrettant l’altération du lien de confiance entre les Français et leurs représentants politiques.

Lors d’une interview accordée ce 14 novembre à TF1 depuis le porte-avion Charles de Gaulle, le chef de l’Etat a reconnu avoir échoué à restaurer la confiance entre les Français et la classe politique : «Il y a de l’impatience et il y a de la colère. Cette colère, je la partage, il y a une chose que je n’ai pas vraiment réussie à faire, je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants. Ce divorce, on le voit dans toutes les démocraties occidentales. Il m’inquiète.»

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron évoque le danger populiste qui menacerait l’Europe : au cours d’une interview fleuve publiée par Ouest-France le 31 octobre, le président de la République n’avait pas hésité à comparer l’époque actuelle à celle de la montée du fascisme dans les années 1920 et 1930.

Armée européenne : Emmanuel Macron invoque l’histoire

Avant de poser ce constat alarmiste, le président français a abordé plusieurs dossiers brûlants. Interrogé sur les virulentes critiques de Donald Trump concernant sa proposition de créer une armée européenne, le locataire de l’Elysée a mis en exergue les liens historiques liant Paris et Washington : «Les Etats-unis d’Amérique sont nos alliés historiques mais être allié, ce n’est pas être vassal.»

Alors que Gilles Bouleau lui demandait de donner son ressenti quant à l’intervention du président américain, le président français a alors répondu : «Entre alliés on se doit le respect.»

Se félicitant du soutien de la chancelière allemande concernant ce projet, Emmanuel Macron a soutenu que sa mise en place prémunirait la France et ses alliés européens des «menaces» russes et chinoises. «Il y a quelques mois [en mer Méditerranée], au printemps dernier, il y avait des sous-marins et des croiseurs russes et chinois en nombre important. Parfois plus que les nôtres et avec des intérêts qui ne sont pas forcément les nôtres. [Il y a] des puissances qui se remilitarisent : la Chine, la Russie, l’Iran, le Pakistan, les Etats-Unis…»

«Gilets jaunes» : pour Emmanuel Macron, les Français sont victimes d’une «manipulation»

Après avoir justifié la création d’une armée européenne, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la récente grogne née de la hausse du prix des carburants. A trois jours des manifestations des gilets jaunes, Emmanuel Macron a dit «comprendre la colère» mais a fait part de sa «méfiance» face aux récupérations de certains partis politiques. De nombreuses personnalités politiques de l’opposition ont réagi positivement à l’initiative. A droite, Marine Le Pen avait, dès la fin du mois d’octobre, appelé ses cadres et élus à se joindre aux gilets jaunes ; Laurent Wauquiez avait de son côté annoncé qu’il soutiendrait le mouvement en Haute-Loire ; Nicolas Dupont-Aignan ou encore Florian Philippot avaient également affirmé être solidaires de la journée de mobilisation du 17 novembre.

«Quand vous avez ensemble des gens qui veulent plus d’emplois publics et des gens qui veulent moins d’impôts, je dis juste aux Français, on est en train de vous mentir et vous manipuler», a expliqué Emmanuel Macron.

Enfin, le chef de l’Etat a assuré «entendre l’impatience» des Français. Pour autant, il a écarté toute éventualité de changer de politique économique : «Il faut accepter l’idée que nous avons pris des décisions qui pendant des décennies n’avaient pas été prises […] Nous sommes dans un moment de transition profonde et le devoir qui est le mien est de faire de la France, une grande puissance économique…»

Source : RT


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