Ce qu’on sait du meurtre d’un policier et de sa femme dans les Yvelines


La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie, dans la nuit de lundi 13 à mardi 14 juin, de l’enquête sur la mort d’un couple de fonctionnaires du ministère de l’intérieur – lui commandant de police, elle secrétaire administrative, à leur domicile de Magnanville (Yvelines).

Le déroulé des faits

Un commandant de police de 42 ans est mort, lundi vers 21 heures, devant son domicile, dans un quartier pavillonnaire de Magnanville, le corps lardé de coups de couteau. Le père de famille avait réussi à s’échapper de l’appartement, et c’est en le voyant que les voisins ont prévenu les forces de l’ordre.

Le meurtrier s’est retranché dans la maison. Peu après, tous les habitants du quartier ont été évacués et un dispositif policier important a été mis en place afin d’empêcher toutes les allées et venues.

Puis des policiers de l’unité d’élite du RAID « sont rapidement arrivés sur les lieux. Des négociations étaient entamées et un plan d’assaut a été mis au point », a expliqué le porte-parole du ministère de l’intérieur, Pierre-Henry Brandet. « Les négociations ne pouvant aboutir, il a été décidé de donner l’assaut », a-t-il ajouté. Le forcené a été abattu lors de l’offensive.

Le corps de la compagne de la victime, qui était également fonctionnaire du ministère de l’intérieur, a alors été découvert, ainsi que leur enfant, sain et sauf. Selon le procureur de la République à Versailles, ce dernier, âgé de 3 ans, est « choqué, mais indemne ».

Le meurtrier déjà condamné pour terrorisme

Né à Mantes-la-Jolie, de nationalité française, l’auteur des meurtres se nomme Larossi Abballa, 25 ans, selon une source judiciaire. Il était connu pour de nombreux faits de droit commun (vol, recel, violences…) pour lesquels il avait été condamné en 2011. Il avait également été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes » dans le cadre du procès d’une filière d’acheminement de djihadistes vers les zones tribales pakistano-afghanes.

Il était également apparu récemment dans le cadre d’une enquête ouverte, avec commission rogatoire internationale, sur un homme parti pour la Syrie. A l’époque, il n’avait pas été jugé menaçant par les enquêteurs.

Larossi Abballa s’est revendiqué de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI).

Revendication de l’EI

L’EI a revendiqué les deux assassinats par l’entremise de son organe de communication A’maq, comme l’a relevé le chercheur spécialiste du djihadisme Romain Caillet sur Twitter. Le texte diffusé précise :

« Un combattant de l’Etat islamique tue à l’arme blanche un chef adjoint de police des Mureaux ainsi que sa femme fonctionnaire dans la ville de Magnanville, près de Paris. »

Le parquet antiterroriste s’autosaisit

Le parquet antiterroriste s’est saisi en raison de « la cible », un policier, du mode opératoire, des coups de couteau, et « des propos tenus » par le forcené pendant la négociation avec le RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion), l’unité d’intervention de la police nationale.

Les investigations ont été confiées conjointement à la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire, à la police judiciaire de Versailles et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Réunion à l’Elysée

« Toute la lumière sera faite » sur « la nature exacte » de « ce drame abominable », a déclaré François Hollande dans la nuit. Une réunion a été convoquée mardi matin à l’Elysée. De son côté, le premier ministre, Manuel Valls, a réagi mardi matin en exprimant la « solidarité de toute la nation aux policiers ».

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait part dans la nuit de son « infinie tristesse » et devait se rendre, mardi, dans les commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie.

Source : Le Monde – Image : AFP/PIERRE ANDRIEU


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