«Nous sommes de vrais populistes, nous sommes avec le peuple», affirme Macron devant les maires


Avant un échange de questions-réponses avec les maires de France réunis à l’Elysée, Emmanuel Macron a estimé qu’ils étaient, lui-même et les édiles, de «vrais populistes» car «avec le peuple tous les jours».

«On n’est pas ensemble. Alors on offre un boulevard, non pas aux populistes, je n’aime pas ce terme […] mais aux démagogues, ceux qui voudraient simplifier les choses, à ceux qui aiment le fracas du quotidien et à ceux qui voudraient dire : “Moi je suis pour moins de taxes, plus de dépenses publiques, plus de tolérance, plus d’écologie, pas de contraintes de transition”», a estimé Emmanuel Macron ce 21 novembre devant les maires de France réunis à l’Elysée, visant notamment «les gens qui n’ont pas la contrainte de l’action publique».

Le chef de l’Etat a ainsi expliqué devant les maires qu’ils avaient «une responsabilité commune» face aux nombreux «défis», celle «d’être ensemble».

«Nous sommes de vrais populistes, nous sommes avec le peuple, tous les jours», a-t-il ajouté. Depuis plusieurs jours, Emmanuel Macron prépare de fait le terrain pour les élections européennes de mai 2019, s’appropriant le terme «populisme» qu’il souhaite différencier de la «démagogie» et du «nationalisme».

La veille, lors d’un débat à l’Université catholique de Louvain, Emmanuel Macron avait ainsi estimé que les élections européennes viseraient à départager «ceux qui croient encore à l’Europe et ceux qui n’y croient plus», jugeant fondamentale l’opposition entre d’une part les «progressistes» et d’autres part les «nationalistes» et les «démagogues», termes qu’il a dit donc préférer à celui de «populistes».

La sémantique, nouveau cheval de bataille d’Emmanuel Macron ?

Cette nouvelle approche sémantique semble faire partie du plan de communication du président de la République avant les élections européennes. Le 11 novembre, lors de la commémoration du centenaire de l’Armistice, le président français avait créé la même surprise. Alors qu’il défend régulièrement le projet d’une Europe fédérale, il avait durant ce discours défendu le patriotisme face au nationalisme. «Le nationalisme en est la trahison», avait-il expliqué devant 72 dirigeants.

Le nouveau vocabulaire d’Emmanuel Macron peut surprendre au vu des propos de ses principaux soutiens qui, eux, ne manquent pas de dénoncer régulièrement les populismes. Ainsi, par exemple, l’actuel ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, disait en avril dernier assumer «une démarche populaire et non pas populiste» pour décrire la campagne des marcheurs pour les européennes.

En janvier 2018, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire demandait également, lors du Forum de Davos, de ne pas oublier que le populisme et l’extrémisme étaient «à la porte de chaque pays européen !»

Les violons semblent ainsi bien peu accordés au sein de La République en marche (LREM) et de ses alliés, à six mois de l’échéance électorale européenne.

Source : RT


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