Elon Musk expose l’industrie pétrolière et l’emprise qu’elle exerce sur les médias lors d’un discours épique

À première vue, il est naturel qu’Elon Musk soit en quelque sorte un opposant aux véhicules à essence et au cartel pétrolier qui les alimente. Tout ce qu’il semble demander, cependant, c’est un terrain de jeu égal, où ses voitures électriques peuvent être mesurées par rapport à leurs frères à essence en fonction de l’expérience réelle des clients et des rapports objectifs.

Il soutient qu’il ne bénéficie pas d’un traitement équitable. Il a fait valoir que la couverture des accidents impliquant des voitures Tesla a été surdéclarée de façon disproportionnée et inclinée négativement par rapport à la conception, en raison de l’influence indue de l’industrie pétrolière.

Dans ce tweet, il fait référence à un article d’Electrek intitulé «Tesla (TSLA) pourrait se rallier car la négativité médiatique est ‘de plus en plus immatérielle’, dit Baird.» L’article cite l’analyste automobile de Baird, Ben Kallo, dans une note à Tesla :

Les manchettes négatives ont augmenté considérablement au cours du dernier mois et à notre avis, les reportages de plus en plus immatériels ont dominé les cycles de nouvelles. Nous pensons que nous avons atteint un pic de couverture/sentiment négatif et que les actions pourraient s’apprécier de manière significative lors de l’exécution, ce qui devrait coïncider avec une amélioration du sentiment.

Plus loin dans l’article, Electrek met la main à la pâte :

Je suis d’accord avec Baird. J’ai été de plus en plus déprimé par la couverture médiatique de Tesla.

Non seulement avec la couverture obsessionnelle des accidents en essayant de lier ce qui sont pour la plupart des erreurs du conducteur à Tesla Autopilot ou au risque d’incendie de batterie, mais aussi une augmentation générale des clics trompeurs.

Problème endémique dans les médias grand public

Elon Musk, l’innovateur par excellence, voit la racine du problème non pas comme les penchants personnels des reporters et des journalistes, mais dans le modèle d’affaires des médias grand public lui-même et la pression indue qu’il exerce sur l’inclinaison du récit d’une manière particulière :

Le problème est que les journaux sont constamment sous pression pour obtenir un maximum de clics et gagner des dollars publicitaires ou se faire virer. Situation délicate, car Tesla ne fait pas de publicité, mais les compagnies de carburant fossile et les compagnies d’essence/diesel figurent parmi les plus grands annonceurs du monde.

Il est intéressant de voir les journalistes du grand public résister et prendre personnellement ce que Musk condamne, comme en témoignent certaines des réponses à Musk sur Twitter. Alors que certains journalistes grand public peuvent s’accrocher à l’illusion qu’ils sont totalement libres de rapporter et d’analyser les impulsions de leurs convictions et de leur conscience, plus ils sont conscients que leur succès dépend de leurs efforts pour faire proliférer une narration qui favorise non seulement les annonceurs, mais aussi les intérêts de contrôle de l’establishment médiatique lui-même. Souvent, il s’agit d’une seule et même chose.

Dans ce cas, la condamnation et la moquerie d’un journaliste à l’égard des voitures Tesla est probablement encouragée par ses supérieurs et la culture générale, tandis que la défense des voitures Tesla est secrète ou ouvertement découragée. Il ne faut pas longtemps pour éliminer subtilement les renégats d’une culture intellectuelle et assimiler/élever ceux qui sont prêts à suivre la ligne du parti et à être les partisans d’une perception contrôlée.

Vendre un récit

Parfois, un annonceur a un objectif plus important que la simple vente de son produit, comme le souligne cet article de Free Thought Project :

L’un des sombres secrets de l’industrie de la publicité est le fait que les publicités ne sont pas toujours destinées à vendre quelque chose, mais sont parfois un pot-de-vin sous couverture, que les entreprises utilisent pour contrôler le récit sur les sources de nouvelles commanditées. Un exemple évident de cela est la façon dont les fournisseurs d’armes militaires comme Boeing ou Lockheed Martin vont faire de la publicité sur les grands réseaux malgré le fait que leurs produits ne sont pas disponibles à la vente pour les personnes qui regardent les publicités.

Ce n’est pas une coïncidence si les reportages internationaux sont couverts de façon pro-guerre sur toutes les grandes plateformes médiatiques lorsque les marchands d’armes font de la publicité sur chacun d’entre eux ; en fait, c’est la raison même pour laquelle ils font de la publicité. Il en va de même pour les annonces de recrutement pour les militaires, qui servent le double objectif de recruter et de contrôler la narration du média en devenant leur sponsor.

Le problème d’Elon Musk avec les médias grand public peut sembler concerner les voitures, mais il s’agit plus fondamentalement des luttes d’un innovateur qui a beaucoup de succès face à un ordre établi réactionnaire. Comme le grand public prend de plus en plus conscience du fait que les médias grand public ne sont pas le journalisme objectif auquel nous avons cru à une époque plus naïve, cela ressemble à un combat équitable. Elon dépose même le gant comme suit :

Aller créer un site où le public peut évaluer la vérité de tout article et suivre le score de crédibilité au fil du temps de chaque journaliste, rédacteur et publication. Penser à l’appeler Pravda…

Bien qu’il s’agisse peut-être des divagations à moitié sérieuses de l’histoire de Musk sur Twitter, cela n’en suscite pas moins notre intérêt et notre imagination. Nous attendons certainement avec impatience le jour où des mécanismes seront mis en place pour rendre davantage compte des inexactitudes dans les reportages des médias ; un jour où tous les journalistes, dont la plupart sont sans aucun doute des gens décents qui essaient de gagner leur vie, seront libérés pour dire la vérité sans tache telle qu’ils la voient.

Source : Collective Evolution