Les navires de croisière norvégiens seront bientôt propulsés par des poissons morts


Les navires de croisière sont une source étonnamment importante de gaz à effet de serre et de pollution, mais le croisiériste norvégien Hurtigruten affirme qu’il est sur la voie de la neutralité carbone – et tout cela grâce aux poissons morts.

Bien que cela semble fou, ça a beaucoup de sens. La Norvège dispose d’une importante industrie de la pêche, les restes de poissons sont prêts pour être mélangés à d’autres déchets organiques afin de produire un type de carburant appelé biogaz liquide.

“Ce que d’autres voient comme un problème, nous le voyons comme une ressource et une solution”, a déclaré à l’AFP Daniel Skjeldam, directeur général de la société.

“En introduisant le biogaz comme carburant pour les bateaux de croisière, Hurtigruten sera la première compagnie de croisière à alimenter les bateaux avec des carburants non fossiles.”

La création de biogaz est un processus qui sent mauvais, même sans le poisson. Son produit final est un mélange de différents gaz qui sont produits lorsque la matière organique se décompose sans oxygène.

En fin de compte, il s’agit surtout de méthane et de dioxyde de carbone, mais il peut aussi contenir de petites quantités de sulfure d’hydrogène pour lui donner cette odeur d’œuf pourri.

Ce biogaz peut être purifié et ensuite liquéfié, créant ainsi du biogaz liquide.

Mais si c’est un pas dans la bonne direction, le biogaz n’est pas la source d’énergie renouvelable préférée de tous.

Le dioxyde de carbone est encore produit dans le processus de création (bien que beaucoup moins que les combustibles fossiles traditionnels), et le biogaz ne sera jamais une approche universelle, car il ne convient pas à tous les types de systèmes d’alimentation.

Hurtigruten investit également dans six navires flambant neufs qui fonctionneront au biogaz, en plus des batteries et du gaz naturel liquéfié.

Tout cela fait partie du plan de Hurtigruten pour devenir complètement neutre en carbone d’ici 2050.

Cette entreprise de 125 ans, qui possède 17 paquebots de croisière, interdit également les plastiques à usage unique afin d’être plus durables.

Selon un porte-parole de la compagnie, le premier navire pourrait être prêt dès l’année prochaine.

Cette annonce intervient après qu’un capitaine américain d’un paquebot de croisière de P&O a été condamné à une amende de 100 000 euros (114 000 dollars US) parce qu’il brûlait du carburant contenant plus de soufre que la limite légale européenne.

Hurtigruten a fait de l’impact environnemental un intérêt particulier de l’entreprise, en partie en raison de l’endroit où ils voyagent dans le monde.

Ils dirigent des navires vers l’Antarctique et l’Arctique, et voyagent dans des eaux exceptionnellement vierges dans le monde.

La Norvège s’est également fixé un objectif de zéro émission d’ici 2026 pour les navires de croisière qui naviguent dans leurs magnifiques fjords.

Être “la plus grande compagnie d’expédition-croisière au monde… comporte une responsabilité”, explique M. Skjeldam.

Espérons que les autres compagnies de croisières emboîtent le pas.

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *