Les structures massives qui relient les galaxies se sont mises à tourner, laissant les experts perplexes


Les filaments galactiques de la structure à grande échelle de l’Univers s’étendent sur des centaines de millions d’années-lumière – et, il s’avère qu’ils tournent, entraînant toutes leurs galaxies dans leur mouvement.

Rien dans l’espace n’est au repos. Tout bouge et tourne – la Terre, le Soleil, la Voie lactée – et peut-être même l’Univers tout entier.

Les nouveaux travaux des scientifiques de l’Institut d’astrophysique de Potsdam ont montré que la rotation se produit aux plus grandes échelles cosmologiques, impliquant des filaments cosmiques tendus entre les galaxies sur des distances de centaines de millions d’années-lumière.

Tout ce que vous devez savoir sur les filaments cosmiques en rotation

1. Selon les concepts modernes, la structure à grande échelle de l’Univers est formée par un colossal réseau de matière noire, sur lequel se concentre la matière ordinaire. Passant entre les vides, ils relient de grands amas de galaxies et rassemblent galaxies et gaz autour d’eux.

2. A l’échelle de centaines de millions d’années-lumière, ce réseau se manifeste sous la forme de filaments cosmiques.
Les auteurs d’un nouvel article, publié dans la revue Nature Astronomy, ont démontré qu’ils tournent eux aussi.

3. Pour ce faire, Peng Wang, Noam Libeskind et leurs collègues ont utilisé les données de l’enquête SDS, qui a étudié des centaines de milliers de galaxies. Les scientifiques ont localisé la position de certaines de ces galaxies dans différentes parties des filaments cosmiques.

4. Puis leur spectre a été analysé pour déterminer le mouvement de chaque galaxie par l’effet Doppler – le changement de fréquence du rayonnement dû au mouvement de la source par rapport à l’observateur.

5. De tels travaux ont montré que les galaxies sont divisées en deux groupes, présentant un décalage rouge ou bleu, se déplaçant de nous ou vers nous.

6. Cela suggère qu’elles sont situées sur des côtés différents des filaments cosmiques, qui tournent dans leur ensemble (bien qu’en raison de difficultés techniques, il n’ait pas été possible de le démontrer de manière fiable dans tous les cas et pas pour tous les filaments considérés).

7. Les scientifiques ont examiné plus de 17 000 de ces filaments en rotation et ont mesuré la vitesse de nombreuses galaxies. À ce stade, le tourbillon le plus rapide qu’ils ont découvert était d’environ 360 000 kilomètres par heure.

8. Curieusement, plus les masses des amas galactiques qui relient ces filaments sont élevées, plus la rotation est prononcée.

Illustration de l’expansion et de l’évolution de l’univers à partir du moment du Big Bang. Crédit : NASA / CXC / M.WEISS

9. Et maintenant, un nouveau mystère cosmique est né. Pourquoi ces filaments cosmiques tournent-ils ? Selon les chercheurs, ce mouvement n’aurait pas pu provenir du Big Bang mais serait apparu bien plus tard, lorsque ces structures massives s’étaient déjà formées.

10. Peut-être est-ce leur puissante gravité qui, d’une manière ou d’une autre, déclenche ou soutient cette rotation et, selon les auteurs de l’ouvrage, fait des filaments cosmiques “les plus grands objets dotés de moment angulaire”. Pourtant, les scientifiques n’ont aucune certitude quant à cette explication et prévoient de réaliser de nouvelles simulations informatiques afin de mieux comprendre le comportement de la matière dans de telles régions cosmiques.

Enfin, les scientifiques ont fait remarquer que cette découverte ne signifie pas que toutes les grandes structures de l’univers tournent comme celles mentionnées dans l’étude. Elle confirme simplement que de tels phénomènes existent à de telles échelles dans l’espace profond.

Références :

Choi, C. Q. (2021, June 14). Astronomers discover largest known spinning structures in the universe. Space.com.
Crane, L. (2021, June 14). Enormous strands of galaxies in the cosmic web appear to be spinning. New Scientist.
Robitzski, D. (2021, June 14). The Largest Structures in the Universe Started To Spin and We Don’t Know Why. Futurism.
Siegel, E. (2021, June 15). Did We Just Find The Largest Rotating ‘Thing’ In The Universe? Forbes.
Wang, P., Libeskind, N. I., Tempel, E., Kang, X., & Guo, Q. (2021, June 14). Possible observational evidence for cosmic filament spin. Nature News.

Lire aussi : Les astronomes ont découvert un «pont magnétique» massif entre les galaxies les plus proches

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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4 réponses

  1. Iyeff dit :

    Nous, humains, ne sommes que l’expression matérielle du subconscient d’une entité, évoluant elle-même dans son propre univers existentiel.
    Nous sommes l’expression microcosmique d’une entité macrocosmique.
    Nous sommes les petites pensées qui nous font être les personnes que nous sommes.
    L’Univers est un cerveau géant, les limites en sont les parois crâniennes.
    Et au font de nous, évoluant autour d’un atome appelé étoile, un petit amas de cellules permet à une vie intelligente d’exister et de se développer pour servir un plus grand dessein.
    Ouroboros quantique

    • Lapin blanc dit :

      Cela va nécessiter une sacrée dose d’aspirine en cas de céphalée. Ouroboros : non. Omphalos (cf. aussi Turoe stone)

      • Iyeff dit :

        Bah moi, quand je vois la première image et d’autres qui tendent à imaginer les réseaux inter-stellaires ou inter-galactiques ; au niveau énergétique moi j’y vois les réseaux neuronaux.
        C’est pour ça que je nous vois comme des pensées matérialisées au niveau quantique d’un être penseur unique.
        Bon ok, il est sacrément dans la mouise si l’ensemble de ses formes pensantes sont aussi humaines que nous…mah bon, le cerveau est composé de milliards de connections, donc de milliards de nœuds. Si le hasard fait bien les choses, il doit être dans la moyenne.
        Bon sang, si chaque noeud est une galaxie (ou même un système stellaire), la pluralité des mondes habités donne un chiffre assez incroyable ; après, tout comme les neurones, il se crée des “mondes” chaque jour tout autant qu’il s’en détruit.
        PS: j’utilisais Ouroboros dans le sens de l’éternel recommencement, est ce, à différents niveaux, du macrocosme au microcosme.

        • Lapin blanc dit :

          Un éternel recommencement, c’est à minima de la paresse intellectuelle :) Ou de la force brute symbolique dans la fracturation de la pensée ? Ouroboros décrit une relation d’éléments de l’esprit (comme uræus-seth), aussi les limites de la pensée ? Les nœuds ont été tranchés depuis l’affaire du nœud gordien mais cela n’en reste pas moins éphémère et même la grande bibliothèque d’Alexandrie a été détruite.

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