L’incroyable découverte de 22 épaves de bateaux vieilles de 2 500 ans dans les abîmes d’îles au large de la Grèce


Sur ce qui autrefois servait de voie maritime principale aux commerçants pour relier la Grèce à l’Asie mineure et au Proche-orient (l’Égypte, la Palestine, la Syrie…), les scientifiques ont découvert 22 épaves en 13 jours, datant pour certaines de 400 avant J.C.

C’est une découverte majeure. Au cours d’une importante mission gréco-américaine, des chercheurs spécialisés en archéologie sous-marine ont trouvé un grand nombre d’épaves dans les Foúrnoi Korséon, plus communément appelés Fourni, un archipel de petites îles grecques situé dans la mer d’Egée.

Sur ce qui autrefois, servait de voie maritime principale aux commerçants pour relier la Grèce à l’Asie mineure et au proche-orient (l’Egypte, la Palestine, la Syrie…), les scientifiques ont découvert 22 épaves datant pour certaines, de 400 avant J.C., dans un rayon de 44 km2 entre les îles de Samos et d’Ikaria. Riche en histoire, la Grèce et ses 1 400 petites îles ont donné naissance à la démocratie, aux jeux olympiques, à la phylosophie ou encore à la mythologie, se constituant un patrimoine culturel unique.

Connues pour regorger de trésors antiques enfouis dans les abîmes de l’océan, les îles grecques sont très prisées des plongeurs.

Mais alors que la plongée sous-marine reste très réglementée dans cette région (protégeant ainsi les épaves des pilleurs), une équipe de scientifiques a reçu l’autorisation d’entreprendre des fouilles archéologiques plus poussées, en s’associant avec des pêcheurs d’éponges et des plongeurs. “Vous balayez du regard toutes les directions”, a raconté Peter Campbell, archéologue sous-marin de l’Université de Southampton (Angleterre), au Washington Post. “Puis il y a ce moment où vous voyez quelque chose, une ligne droite qui ne semble pas naturelle. Vous vous rendez compte rapidement qu’il s’agit d’un pot ancien ou d’une ancre et vous remarquez ce genre de choses partout, tout autour de vous”.

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Crédit photo : Vasilis Mentogianis

“Nous avons fait bondir de 12% le total d’épaves anciennes connues dans les eaux territoriales grecques.”

Lorsqu’ils entamèrent leurs recherches, Campbell et le co-directeur de l’expédition, l’archéologue grec George Koutsouflakis, découvrirent un univers qu’il n’auraient alors jamais soupçonné. En l’espace de 5 jours seulement et alors que la durée de leur permis ne leur permettait de découvrir que deux ou trois épaves, les scientifiques en avaient déjà trouvé 10. Le jour suivant, ils en trouvèrent six supplémentaires. “En seulement 13 jours, nous avons fait bondir de 12% le total d’épaves anciennes connues dans les eaux territoriales grecques”, a expliqué Campbell. “Lors d’une évaluation typique, nous retrouvons quatre ou cinq épaves par saison dans nos meilleurs moments”, a ajouté George Koutsouflakis. “Nous nous attendions à une saison bien remplie, mais personne n’était prêt à ça. On a littéralement trouvé des épaves partout”.

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Crédit photo : capture écran/Reportage Arte

Le trafic maritime de la Grèce antique

Face à la quantité importante de trouvailles, les scientifiques ont décidé d’interrompre leurs fouilles afin de se concentrer sur les épaves qu’ils avaient déjà trouvées. Un rapport publié récemment par l’Institut grec des antiquités sous-marines a révélé que la majorité d’entre elles dataient de la fin de l’époque archaïque (700 à 480 avant J.C.) à la période classique (489 – 323 AEM) et hellène (323 – 31 AEM), et jusqu’à la fin du Moyen-Âge (16e siècle).

Le fait que Fourni ait été un lieu de passage populaire et non un port, rend ces découvertes plus extraordinaires encore. Pour les chercheurs, elles constituent une avançée majeure vers la reconstitution de ce que fût la vie quotidienne de la Grèce antique et en dit long sur le volume du trafic maritime de l’époque. Selon Campbell, toutes les épaves retrouvées auraient été des navires marchands typiques. “Cela nous convient assez bien. Ces naufrages racontent l’histoire d’une personne de tous les jours et nous sommes vraiment intéressés par le fait de découvrir ce qu’était la vie d’un marin en 400 avant JC”.

En se basant sur les textes historiques et ces nouveaux élements, les chercheurs ont désormais une idée plus précise des itinéraires empruntés par le commerce maritime de l’époque. De même qu’en analysant les résidus restés dans certains amphores (les récipients les plus utilisés pour le transport de produits liquides dans l’Antiquité), les scientifiques sont en mesure de dire que les plus minces contenaient du vin et que ceux à long cou, contenaient de la soupe de poisson. Les archéologues n’ont fouillé que 5% du Fourni et éspèrent obtenir un autre permis pour l’année prochaine.

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Crédit photo : Vasilis Mentogianis

Source : Atlantico.fr


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