Le changement climatique pourrait aussi avoir eu raison des civilisations extraterrestres


“Mais où sont donc ces maudits extraterrestres ?”, une question que se posait, bien plus élégamment, le célèbre physicien Enrico Fermi dans son fameux paradoxe. Depuis, on attend, et foule de théories tentent également d’expliquer ce silence. Voici la dernière en date, qui à en plus le bénéfice de nous renvoyer au destin de notre propre civilisation.

Image d’entête : comme pour les habitants de l’île de Pâques, une civilisation peut s’effondrer après avoir consommé toutes les ressources disponibles. (Michael Osadciw/ Université de Rochester).

Alors que la population d’une civilisation avancée sur le plan technologique augmente, elle utilise de plus en plus les ressources de sa planète. En consommant ces ressources, elle change les conditions environnementales de sa planète. Le professeur Adam Frank de l’université de Rochester (États-Unis) et ses collègues ont mis au point un nouveau modèle mathématique afin d’illustrer comment une civilisation qui exploite les ressources et l’environnement planétaire dans lequel elle évolue peut se développer ou disparaître ensemble, plaçant ainsi le changement climatique dans un contexte cosmique.

Face au changement climatique, à la déforestation et à la perte de biodiversité, la création d’une version durable de notre civilisation est l’une des tâches les plus urgentes de l’humanité. Mais face à cet immense défi, nous nous demandons rarement comment savoir si une durabilité est possible ?

Les astronomes ont répertorié une petite partie, mais néanmoins importante, des étoiles, galaxies, comètes et trous noirs de l’Univers que nous pouvons observer. Mais les planètes avec des civilisations durables sont-elles aussi quelque chose que l’Univers contient ? Ou est-ce que toutes les civilisations qui ont pu naître dans le cosmos ne durent que quelques siècles avant qu’elles ne s’effondrent sous le coup du changement climatique qu’elles engendrent ?

Dans une récente , le professeur Frank et ses collègues abordent ces questions d’un point de vue  “astrobiologique” qui selon le professeur Frank :

L’astrobiologie est l’étude de la vie et de ses possibilités dans un contexte planétaire. Cela inclut les  » exo-civilisations  » ou ce que nous appelons habituellement des extraterrestres.

Les discussions sur les changements climatiques ont rarement lieu dans ce contexte plus large, un contexte qui tient compte de la probabilité que ce n’est pas la première fois dans l’histoire cosmique qu’une planète et sa biosphère ont évolué vers quelque chose de semblable à ce que nous avons créé sur Terre.

Si nous ne sommes pas la première civilisation de l’Univers, cela signifie qu’il y aura probablement des règles sur la façon dont le destin d’une jeune civilisation comme la nôtre progresse.

En utilisant leur modèle mathématique, les chercheurs ont trouvé 4 scénarios potentiels qui pourraient se produire dans un système de civilisation-planète (avec le graphique plus bas) :

  • A – Dépérissement : la population et l’état de la planète (indiqué, par exemple, par sa température moyenne) augmentent très rapidement ; éventuellement, la population culmine puis diminue rapidement à mesure que la température planétaire en hausse rend les conditions plus difficiles à vivre ; un niveau de population stable est atteint, mais ce n’est qu’une fraction du pic de population ;
  • B – Durabilité : la population et la température augmentent, mais tous deux finissent par atteindre des valeurs stables sans effets catastrophiques ; ce scénario se produit dans les modèles où la population reconnaît qu’elle a un effet négatif sur la planète et passe de l’utilisation de ressources à fort impact, comme le pétrole, à des ressources à faible impact, comme l’énergie solaire ;
  • C – Effondrement sans changement de ressources : la population et la température augmentent rapidement jusqu’à ce que la population atteigne un pic et chute précipitamment ; dans ces modèles, la civilisation s’effondre, bien qu’il ne soit pas clair si l’espèce elle-même meurt complètement ;
  • D – Effondrement avec changement de ressources : la population et la température augmentent, mais la population reconnaît qu’elle engendre des problèmes et passe de ressources à fort impact à des ressources à faible impact ; les choses semblent se stabiliser pendant un certain temps, mais la réponse s’avère être arrivée trop tard, et la population s’effondre de toute façon.
des civilisations extraterrestres

Les quatre scénarios sur le sort des civilisations et de leurs planètes, basés sur des modèles mathématiques développés par Adam Frank et ses collaborateurs. La ligne noire montre la trajectoire de la population de la civilisation et la ligne rouge montre la trajectoire de la coévolution de l’état de la planète (une approximation de la température). (Université de Rochester / Michael Osadciw)

Selon Frank :

Le dernier scénario est le plus effrayant. Même si vous avez fait ce qu’il fallait, si vous avez attendu trop longtemps, votre population pourrait quand même s’effondrer.

Les scientifiques ont créé leurs modèles en partie à partir d’études de cas de civilisations éteintes, comme les habitants de l’île de Pâques, d’où le sens de l’image en entête.

Cette population a commencé à coloniser l’île entre 400 et 700 de notre ère et ils ont atteint un pic de 10 000 habitants entre 1200 et 1500 de notre ère. Au 18e siècle, cependant, les habitants ont épuisé leurs ressources et la population a diminué de façon dramatique à environ 2 000 personnes.

La mortalité de la population de l’île de Pâques est liée à un concept appelé capacité de charge, c’est-à-dire le nombre maximum d’espèces qu’un environnement peut supporter.

La réponse de la Terre à l’édification de la civilisation est la véritable raison d’être du changement climatique.

Si vous traversez des changements climatiques très forts, votre capacité de charge peut chuter, car, par exemple, l’agriculture à grande échelle peut être fortement perturbée. Imaginez si le changement climatique provoquait l’arrêt des pluies dans le Midwest. Nous ne pourrions pas faire pousser de la nourriture et notre population diminuerait.

L’étude publiée dans la revue Astrobiology : The Anthropocene Generalized: Evolution of Exo-Civilizations and Their Planetary Feedback et présentée sur le site de l’université Rochester : Alien apocalypse: Can any civilization make it through climate change?

Source : GuruMeditation


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