À 20 ans, Alexandre Benalla avait déjà été licencié par Arnaud Montebourg pour son comportement


Le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a rendu publiques les raisons du licencient de celui qui était à l’époque chauffeur d’Arnaud Montebourg : de graves manquements disciplinaires jugés incompatibles avec sa fonction.

À 20 ans déjà, Alexandre Benalla évoluait au plus près du pouvoir… et se faisait remarquer par son indiscipline. C’est ce qu’atteste un courrier daté du 9 juillet 2012 révélé par la commission d’enquête du Sénat dans son rapport sur l’affaire qui porte le nom de l’ex-membre de la sécurité d’Emmanuel Macron.

Dans cette lettre, le chef de cabinet d’Arnaud Montebourg, alors ministre socialiste de l’Economie et du Redressement productif, demande le licenciement du jeune chauffeur — 20 ans à l’époque — pour manquements à la «discrétion, responsabilité et tempérance».

En cause, plusieurs faits, rapprochés dans le temps, dans lesquels Alexandre Benalla s’était tristement illustré.

Accrochage en voiture en présence du ministre

En tête des écarts de comportement reprochés au jeune homme, un accrochage en voiture en présence du ministre dans lequel Alexandre Benalla était semble-t-il peu enclin à reconnaître ses torts, forçant Arnaud Montebourg à intervenir «fermement» en personne.

«Ainsi par exemple», peut-on lire dans la missive, «à l’occasion d’un accrochage avec un autre véhicule, le ministre a dû fermement insister pour que M. Benalla évalue les dommages qu’il avait pu causer à un tiers».

En juillet 2018, au début de l’affaire, l’ancien ministre avait évoqué cet incident au Monde en ces termes : «[Au sujet d’Alexandre Benalla] Je m’en suis séparé au bout d’une semaine après une faute professionnelle d’une première gravité : il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite», avait-il déclaré.

Benalla Montebourg

https://twitter.com/RTenfrancais/status/1098817158694535168

En septembre, lors de sa première audition devant les sénateurs, Alexandre Benalla avait contesté cette version, disant être «parti au bout de trois mois, et pas pour les raisons qui ont été données».

Le 23 février au micro de RTL, Arnaud Montebourg, au sujet du temps qu’a passé Alexandre Benalla à son service, a reconnu s’être «trompé de quatre semaines» dans son interview au Monde et a précisé que le chauffeur était «arrivé le 21 juin et qu’il [était] parti le 1er août», soit «cinq semaines». Quant au motif de licenciement, l’ex-membre de la sécurité du président de la République ne peut selon lui «pas nier le problème de comportement qu’il a eu».

Invité indésirable et mensonge pour obtenir un permis de port d’arme

Autre motif de licencient imputé par le chef de cabinet à Alexandre Benalla : avoir introduit une personne et son véhicule dans le ministère «sous le couvert d’un rendez-vous supposé avec le ministre, obligeant ce dernier à démentir».

Enfin, le chauffeur s’est prévalu de l’aval d’Arnaud Montebourg pour «une demande de port d’arme auprès des services du ministère de l’Intérieur», et ce sans que le ministre en ait été informé.

Autant de fautes «accablantes» pour Alexandre Benalla, selon Arnaud Montebourg, qui s’est étonné au micro de RTL que le jeune homme ait pu continuer sa carrière à des postes aussi importants après cet épisode peu concluant.

«Je ne comprends pas comment quand quelqu’un est viré pour des motifs tout à fait établis, on le réembauche à un poste supérieur. C’est bizarre ce monde», a-t-il expliqué, non sans préciser au préalable que ce point ne le «regarde pas».

Lire aussi : Télévision, téléphone, cuisinière : Alexandre Benalla est «satisfait» de sa cellule

Source : RT


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