Anthropocène : l’ère de l’humain est en faite celle du poulet


Il y a une nouvelle espèce dominante sur Terre et ce n’est pas l’humain, c’est le poulet.

Anthropocène

Selon des chercheurs du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud, le marqueur le plus important de notre époque ne sera pas nos grands monuments, le plastique, les éléments radioactifs laissés par de précédents essais nucléaires ou autre pollution industrielle, mais les os fossilisés de centaines de milliards de poulets domestiques. Ainsi, les géologues du futur dans leur fouille auront plus de chance de tomber sur une “Chiken Wing” qu’un fémur humain…</>

Aujourd’hui, il y a environ 7 milliards d’habitants sur Terre et notre affluence, combiné à la puissance croissante de notre technologie, a incité certains géologues à proposer un nouveau terme appelé “anthropocène” pour désigner l’ère qui a débuté en 1950 (nous sommes actuellement dans l’holocène). L’argument est que l’influence de l’humanité est devenue si grande que nous avons un impact direct sur les données géologiques aussi distinct qu’une ère glaciaire.

Il y a une population de 22,7 milliards de poulets (Gallus gallus domesticus), et nous en consommons 65,8 milliards chaque année. Cela fait du poulet domestique un ordre de grandeur plus abondant que n’importe quel autre oiseau sur Terre. Le canard domestique ne dépasse pas les 1,1 milliard et le poulet surclasse les 144 espèces d’oiseaux sauvages les plus importantes réunies.

De plus, les poulets sont élevés sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique et sont consommés universellement. Et, bien que les oiseaux sauvages aient tendance à être mangés par les charognards et qu’ils soient rares dans les registres fossiles, ces centaines de milliards de poulets sont enfouies dans des décharges où les conditions anaérobies (sans oxygènes) sont idéales pour fossiliser les restes de poulet.

Si les futurs archéologues ne sont pas déjà submergés par l’abondance de fossiles de poulets, il y a d’autres signes pour marquer cette ère du poulet. Au début des années 1950, les aviculteurs américains ont lancé le Chicken-of-Tomorrow Program, qui a eu recours à la reproduction sélective et à de nouvelles méthodes d’élevage industriel pour créer un nouveau poulet qui était plus gros, 5 fois plus lourd, qui contenait plus de viande, qui maturait beaucoup plus vite et dont la ponte des œufs était plus élevée.

Nourris avec un régime alimentaire contenant un pourcentage plus élevé de céréales, ces nouveaux poulets ont une morphologie, des pathologies, une géochimie osseuse et une génétique jamais vues auparavant, qui apparaîtront toutes dans les registres fossiles. Ainsi, le poulet commercial d’aujourd’hui souffre de difformités osseuses et d’ostéoporose, et son corps est à la fois plus grand et morphologiquement distinct de celui des poulets sauvages. De plus, le poulet moderne ne peut survivre sans l’aide humaine, ce qui signifie que non seulement les poulets laisseront leur marque sur l’époque, mais aussi la technologie, l’utilisation des terres, les matières premières, l’alimentation, les sources d’énergie, les robots et les infrastructures nécessaires pour élever, entretenir, transporter cette armée de chapons. Sans parler des œufs.

Il se peut donc que nous devions nous réconcilier avec l’idée inconfortable que la Terre appartient à la poule. On y vit, c’est tout.

L’étude publiée dans Royal Society Publishing : The broiler chicken as a signal of a human reconfigured biosphere.

Et…

Au cas où nos futurs archéologues seraient encore dubitatifs, un groupe avec de l’humour, tout en respectant nos connaissances scientifiques, a proposé un moyen de les aider. Pour bien comprendre l’anthropocène, le Pink Chicken Project suggère que nous devrions donner aux poulets un trait si étrange que même les excavateurs les plus peu enthousiastes ne pourraient le manquer.

Avec la technologie d’édition génétique (CRISPR–CAS9), le groupe suggère que nous devrions rendre tous nos poulets roses à l’intérieur et à l’extérieur, un rappel brutal aux futurs êtres de la Terre de notre présence et de notre affinité pour les poulets…

Notre ère serait ainsi bien visible dans les strates de poulets fossilisés et génétiquement teintés de rose.

Anthropocène

(Pink Chicken Project)

Anthropocène

Ce que découvriraient les archéologues du futur. (Pink Chicken Project)

À découvrir ici : Pink Chicken Project.

Lire aussi : “Petit Pied” représente-t-elle une nouvelle espèce ancêtre des humains ?

Source : GuruMeditation


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