L’Homme augmenté : un fantasme qui devient réalité


Coeur artificiel, implants cérébraux ou encore œil bionique… La fusion entre la technologie et le corps donne lieu à de nombreux questionnements. C’est la combinaison des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives (les NBIC) qui nous donne aujourd’hui la possibilité de «  réparer  » les capacités humaines, mais aussi de les améliorer. Le débat se trouve justement à la frontière de ces deux notions. Alors, où en est-on ? Vers où va t-on  ? Quelle est la limite  ? Autant de réflexions sur lesquelles se penchent chercheurs et scientifiques du monde entier afin de déterminer à quoi ressemblera l’homme de demain.

Qui seront les premiers hommes augmentés  ? Si les américains semblent les mieux placés du point de vue technologique, Johann Roduit – docteur en droit et éthique biomédicale, Managing Director du Centre d’humanités médicales de l’Université de Zurich et co-fondateur du think tank NeoHumanitas – explique que «  l’on ne voit probablement que la pointe de l’iceberg  ». D’autres pays avancent chaque jour sur le chemin de l’Homme augmenté. La Chine développerait un programme de séquençage génétique permettant de sélectionner, dès le stade embryonnaire, les enfants au potentiel intellectuel le plus prometteur. A plusieurs milliers de kilomètres, en Russie, un milliardaire excentrique a lancé le projet «  2045  ». Son objectif ? Transférer sa conscience dans un corps holographique d’ici vingts ans, afin de vivre éternellement et s’affranchir de ses limites physiques. Partout à travers le monde se développent des projets prometteurs, inquiétants ou extravagants qui dessinent peut-être notre futur.

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Car l’Homme augmenté est une réalité dont les fondations prennent racine depuis plusieurs dizaines d’années. En 1958, un chirurgien suédois posait le premier pacemaker, l’année dernière, un américain implantait le premier œil bionique sur son patient et d’ici 2017, un chercheur italien se dit capable de transplanter une tête humaine. Alors, à partir de quand la technologie prend le pas sur les capacités humaines ? A quel moment passe t-on de l’Homme réparé à l’Homme augmenté ? Les avancées sont si rapides et les possibilités si infinies qu’il est de plus en plus difficile d’établir une limite. Kevin Warwick, scientifique et professeur de cybernétique, est devenu récemment le premier cyborg de l’Histoire en se greffant des électrodes qui lui permettent de contrôler un ordinateur à distance. Son pari  ? Que les humains communiquent par télépathie d’ici quelques années.

Mais si les avancées technologiques sont indéniables, un autre élément doit être pris en compte  : celui de leur acceptation par le grand public. Johann Roduit souligne la différence de culture entre les pays asiatiques et les pays occidentaux  : «  en Europe, il y a des barrières philosophiques et éthiques qui diffèrent d’autres pays ». Des travers de l’eugénisme à la question du transhumanisme, des voix s’élèvent pour questionner sur ces nouvelles pratiques qui convergent toutes vers un même idéal  : gagner la course contre le vieillissement et la mort. Alors, doit-on avoir peur  ? Le scientifique voit l’humanité avancer vers une nouvelle révolution, à l’image de la révolution industrielle, qui va changer le monde tel qu’on le connaît actuellement. Sa solution  ? Faire naître un débat démocratique et s’interroger sur le chemin que prennent ces nouvelles technologies : « certains mouvements offrent des visions du futur qui sont problématiques pour différentes raisons, il faut continuer à les remettre en question  ».

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Source : Humanoides.fr par Marlène Moreira


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