Des chercheurs découvrent une nouvelle forme de notre ADN


Une équipe de chercheurs australiens de l’Institut de recherche médicale Garvan de Sydney a identifié une version à “nœud” de l’ADN, connue sous le nom de I-motif, qui apparaît à l’intérieur de l’ADN lorsqu’il est lu.

notre ADN

Représentation de l’ADN I-motif (Zeraati et col./ Nature Chemistry)

Selon John Mattick, le directeur de l’institut Garvan :

Cela montre un autre niveau de régulation dynamique de l’ADN. Ce n’est pas seulement une voie ferrée tordue ; il y a des panneaux de signalisation et des bifurcations en cours de route.

Tout comme les 1 et les 0 dans le code informatique/ binaire, les généticiens pensent depuis 1953, l’année où James Watson et Francis Crick ont découvert la double hélice, que l’information dans l’ADN était strictement linéaire.

Mais au cours des deux dernières décennies, des scientifiques curieux (pléonasme…) ont réussi à montrer que des structures d’ADN autres que l’élégante hélice apparaissent au microscope. En tout, il y en a 5 autres qui diffère de la forme « standard », connue sous le nom d’ADN B : ADN A, ADN Z, ADN triplex, G-quadruplex, et l’ADN I-motif.

notre ADN

Représentation artistique des différentes formes d’ADN trouvées. (Dinger et col/ Nature Chemistry).

Alors que la plupart n’ont été observés que dans des conditions artificielles, le quadruplexe G a récemment été détecté dans des cellules humaines.

Pour déterminer si l’ADN I-motif existait dans les cellules vivantes, l’équipe de Garvan a mis au point un anticorps qui s’y lierait et à aucune autre forme.

En injectant l’anticorps dans une variété de cellules, les chercheurs ont découvert qu’il se concentrait sur plusieurs cibles à travers les cellules, principalement dans des parties qui ne codent pas pour les protéines, notamment les régions régulatrices qui activent et désactivent les gènes (connues sous le nom de promoteurs) et les extrémités des chromosomes (appelées télomères).

Le I-motif ne fut pas toujours détectable. Au contraire, l’anticorps, visible grâce à son marqueur fluorescent vert, va et vient au fur et à mesure que les cellules progressent dans leurs cycles de division. Cependant, ils étaient plus visibles dans la plus tardive phase G1, lorsque les cellules “lisent” activement leur ADN afin de synthétiser l’ARN messager et les protéines avant de se diviser.

Selon Mahdi Zeraati, premier auteur de l’étude :

Ce qui nous a le plus enthousiasmés, c’est que nous avons pu voir les taches vertes, les motifs I, apparaître et disparaître au fil du temps. Il semble probable qu’ils sont là pour aider à activer ou désactiver les gènes.

Étonnamment, le I-motif ne désobéit pas seulement aux règles structurelles, il désobéit également aux règles normalement strictes des paires de bases pour l’ADN (ATCG), qui soutiennent que l’adénine se lie toujours à la thymine, et que la cytosine se raccorde toujours à la guanine. Dans ce cas, la structure est formée par l’appariement de deux cytosines.

Étant donné que 98% du génome ne code pas pour les protéines, il faut bien décoder cette information et selon Mattick :

Ce n’est probablement pas unidimensionnel, mais tridimensionnel ou quadridimensionnel.

En attendant :

Ces découvertes ouvriront la voie à un nouvel élan pour comprendre à quoi sert réellement cette nouvelle forme d’ADN.

Les résultats sont publiés dans la revue Nature Chemistry. : I-motif DNA structures are formed in the nuclei of human cells et présentée sur le site de l’institut Garvan : Found: a new form of DNA in our cells.

Source : GuruMeditation


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *