Des traces de vie vieilles de 3,95 milliards d’années découvertes ?


Des traces chimiques d’une forme rudimentaire de vie datant d’il y a plus de 3,95 milliards d’années auraient été découvertes au Canada. Si la trouvaille se confirme, il s’agirait ici des plus vieilles traces de vie jamais découvertes.

D’après des chercheurs dans une étude publiée mercredi dans Nature, une forme rudimentaire de vie pourrait avoir été déjà présente sur Terre il y a 3,95 milliards d’années alors que la Terre subissait d’intenses bombardements de comètes et d’astéroïdes. Des chercheurs de l’Université de Tokyo ont fait la découverte en analysant les compositions isotopiques de grains de graphite (carbone) dans les roches sédimentaires de la région du Labrador dans le nord-est du Canada. « Nous avons trouvé la plus ancienne preuve de vie sur Terre dans des roches sédimentaires du Labrador datant de 3,95 milliards d’années », a déclaré à l’AFP Tsuyoshi Komiya de l’Université de Tokyo, l’un des auteurs de l’étude.

Pour leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés au rapport carbone 13 (6 protons, 7 neutrons) sur carbone 12 (6 protons, 6 neutrons), deux isotopes stables. « Pour se développer, les organismes préfèrent les isotopes légers en l’occurrence le carbone 12 plutôt que le carbone 13, plus lourd », explique Tsuyoshi Komiya. Son équipe a découvert que les grains de graphite étaient nettement enrichis en carbone 12. Tsuyoshi Komiya en déduit que « la signature » de ce graphite est « biogène », c’est-à-dire qu’il provient d’organismes vivants.

En mars dernier, une équipe de chercheurs rapportait la découverte de structures présentes dans des roches de Nuvvuagittuq, situé sur la côte est de la baie d’Hudson au Québec, laissant penser qu’il s’agissait de micro-organismes fossilisés qui dateraient d’au moins 3,8 milliards d’années. La vie était-elle alors occupée à réorganiser les atomes de carbone 150 millions d’années plus tôt, à peine un demi-milliard d’années après que la Terre ne se soit installée ? Pas sûr. Comme le souligne Sylvain Bernard, géochimiste au Muséum national d’histoire naturelle (France) relayé par Sciences & Avenir, « il n’y a pas que le vivant qui a cette signature isotopique. Elle peut venir de réactions de minéraux entre eux ou de fluides entre eux ».

La découverte nous dépeint néanmoins une image plus large de la façon dont la vie aurait pu évoluer dans la région, suggérant que les conditions hostiles de notre planète encore très jeune n’auraient finalement pas entravé le développement du vivant. C’est de bon augure pour notre recherche d’organismes dans notre Système solaire et au-delà.

Source : SciencePost


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