Bientôt, ne pas avoir de compte Facebook fera de vous un dangereux suspect !


Les douanes US envisagent de demander à toute personne se rendant aux États-Unis de fournir ses comptes Facebook, Twitter ou Instagram.

On apprend ce mercredi par Le Figaro, relayant le site Fusion, que les douanes américaines envisagent de demander maintenant à toute personne se rendant aux États-Unis en touriste de fournir les identifiants de ses comptes Facebook, Twitter ou Instagram. La demande a été « formulée le 23 juin auprès du Federal Register, l’équivalent français du Journal officiel », nous dit-on, et les citoyens ont jusqu’au 22 août pour « faire des commentaires et des suggestions sur ce projet, après quoi il passera en examen officiel ».

De quels citoyens parle-t-on ? Des citoyens américains ? Je le suppose, mais à vrai dire, cette intrusion dans nos réseaux intimes ne les concerne guère puisqu’il s’agit de sonder les touristes. Dans le même temps, monsieur Google connaissant tout de nos petites manies, on ne voit guère ce que les limiers électroniques peuvent encore détecter si ce n’est ce que notre inconscient nous cache…

Les données sur nos comptes viendraient s’ajouter au formulaire ESTA que nous, gentils touristes, remplissons pour un voyage de moins de 90 jours aux USA. Un questionnaire qui a toujours, à nos yeux de Français, l’air d’une grosse farce. En effet, se voir demander, entre autres bonnes blagues, « Avez-vous l’intention de participer ou avez-vous participé à des activités terroristes, d’espionnage, de sabotage ou de génocide ? » me plonge toujours, personnellement, dans une grande hilarité. Et pourquoi pas demander : « Apportez-vous dans vos bagages une ceinture explosive ? », « Combien de pains de plastic, quel format ? », etc.

Dans les années 70, on demandait aux entrants s’ils étaient communistes, avaient participé à des réunions de factieux, s’ils avaient l’intention de fomenter une révolution sur le territoire américain… Les peurs se déplacent mais la méthode reste la même. C’est, nous assure-t-on, parce que la culture puritaine des Américains leur rend le mensonge odieux : le problème n’est pas tant ce que l’on fait que ce qu’on en dit ou surtout ne dit pas. Qu’un terroriste terrorise, c’est sa nature ; qu’il ne prévienne pas en entrant sur le territoire qu’il va terroriser, c’est un péché… et dans ce pays où Dieu règne sur les dollars, ça peut valoir la prison à vie.

Alors, finalement, je m’interroge. Dans ce monde où le flicage électronique est total – et consenti par des milliards de citoyens qui n’ont rien de plus pressé que de balancer sur les réseaux tous leurs faits et gestes –, ne pas avoir de carte bancaire (j’en connais), de portable (j’en connais), de compte Facebook, Twitter ou Instagram (j’en connais plus encore) va vous rendre infiniment suspect. Bientôt, de fins limiers planqueront aux abords des boîtes à lettres pour repérer les dangereux individus qui postent du courrier. De même pour ceux (souvent les mêmes) qui jonglent encore avec l’argent liquide… Déjà, on réduit les possibilités de retrait, celles de paiement, on supprime les grosses coupures et bientôt les petites.

Le filet se resserre. Il va devenir très difficile d’y échapper… Mais en regardant dans ma boule de cristal, je vois d’ici vingt ans des rebelles « déconnectés » prendre le maquis !

Source : Boulevard Voltaire


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