La plupart des gens pensent que les robots vont s’accaparer la majorité des emplois, mais pas le leur


Simple optimisme ou pure contradiction ?

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La question revient presque tous les ans maintenant depuis plus d’une décennie. Quel pourrait être le réel impact de l’automatisation ou de l’intelligence artificielle sur les emplois dans les années à venir lorsqu’on regarde leurs développements grandissants et leurs implications dans la majorité des emplois d’aujourd’hui ? Les théories ne manquent pas à ce sujet et ils se comptent par centaines les cabinets d’analyse qui fournissent des prévisions sur la question de savoir lesquels des emplois sont susceptibles d’être prises en charge par des machines d’IA à l’avenir. Et vous, avez-vous déjà réfléchir au fait qu’un jour vous serez amené à collaborer avec une machine intelligente dans votre travail, ou que votre emploi sera à l’avenir exécuté par une machine autonome ?

En effet, de nombreuses personnes pensent que la collaboration avec les machines autonomes est une chose possible et inévitable et se fait déjà dans les entreprises du monde ou les taux d’automation sont les plus élevés. Elles citent comme exemple l’utilisation des machines autonomes ou simplement de l’IA dans les domaines de la médecine, l’éducation, l’armement, le commerce, etc. Gartner a souligné cette semaine que 80 % des tâches de gestion de projets actuelles pourraient disparaître d’ici 2030 au profit de l’intelligence artificielle au fur et à mesure que cette dernière se développe. Selon Gartner, l’apprentissage automatique permet aujourd’hui à l’IA de faire de la collecte et le traitement de données, le suivi, la création de rapports et bien d’autres tâches, quelles soient classiques ou non, qui reviennent au gestionnaire de projets.

« L’intelligence artificielle révolutionnera la manière dont les responsables de gestion de programmes et de portefeuilles de projet (PPM) s’appuient sur la technologie pour atteindre leurs objectifs commerciaux. À l’heure actuelle, les outils à leur disposition ne répondent pas aux exigences du commerce numérique », a déclaré Daniel Stang, vice-président de la recherche chez Gartner. Si l’on doit se référer aux rapports qui apparaissent environ chaque trimestre, on pourrait être amené à dire que la menace de la suppression des emplois au profit de l’automatisation ou de l’intelligence artificielle grandit chaque année. En plus, il y a ceux qui énoncent la théorie selon laquelle, non seulement l’intelligence artificielle arrachera les emplois d’une bonne poignée de personnes, mais également, elle pourrait bien devenir plus autonome en ce sens qu’elle serait capable de se reproduire ou de s’autoaméliorer. Cela dit, arrivera-t-il un moment ou un superordinateur sera plus puissant que le cerveau humain ou simplement, une machine peut-elle d’abord faire preuve d’intelligence ? Certains scientifiques qualifient donc cette théorie digne d’une science-fiction.

Seulement, à travers sa théorie de la singularité, le futurologue américain Ray Kurzweil estime que l’IA est sur la bonne voie pour surpasser l’intelligence humaine. Il est persuadé que l’IA surpassera tôt ou tard l’intelligence humaine dans son ensemble et qu’à l’avenir, nos craintes d’un avenir dystopique où l’IA se pervertit s’estomperont. Il fait valoir cet argument sachant qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’IA singulière qui soit contrôlée par des entreprises ou des personnes puissantes et singulières. D’après lui, des millions d’IA différentes sont, à l’heure actuelle, contrôlées par quiconque possède un smartphone. Néanmoins, le point de vue optimiste de Kurzweil ne semble pas cadrer avec ce qui est observé aujourd’hui. Un profond déséquilibre entre, d’un côté, des entreprises centralisées qui tentent de tout contrôler et de l’autre une population décentralisée en manque de solutions de protection et de transparence.

Les scandales à répétition notés du côté des leaders de l’industrie technologique tels que Facebook, Amazon ou Google illustrent une négligence flagrante qui justifie probablement le scepticisme d’une grande partie du public. C’est peut-être ce genre de chose qui amène le public à penser aujourd’hui que l’IA ne pourra pas remplacer leurs emplois. Récemment, Pew Research Center (PRC) a publié un rapport qui apporte une conclusion selon laquelle le public affirmerait que l’automatisation a fait plus de mal que de bien aux travailleurs. Le centre de recherche américain pose donc la question de savoir l’avenir qui est réservé aux employés sur un lieu de travail automatisé. Le PRC écrit dans son rapport que le public est très inquiet par rapport aux conséquences à long terme de l’innovation technologique sur les travailleurs. « Même avec une économie atteignant ou proche du plein emploi, le public est sceptique quant à l’avenir et apportera plus de sécurité d’emploi. Il s’inquiète des conséquences à long terme de l’innovation technologique sur les travailleurs », a déclaré le centre de recherche.

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D’après les résultats de l’étude qui portent en partie sur les Américains, environ la moitié (49 %) affirment que les travailleurs auront moins de sécurité d’emploi et 36 % affirment que les emplois seront à peu près aussi sûrs qu’ils le sont maintenant. De plus, ils sont nombreux ceux-là qui pensent que l’automatisation n’a pas apporté beaucoup de valeurs, ni pour les travailleurs ni pour la société. Ils soutiennent qu’il est clair que les robots prendront d’ici les années 2050 la plupart des emplois, mais pas le leur. Simple optimisme ou pure contradiction ? « Relativement peu d’adultes voient un avantage pour l’automatisation et les nouvelles technologies de travail. Environ la moitié (48 %) ont déclaré que ces progrès avaient principalement nui aux travailleurs américains, tandis que seulement 22 % ont déclaré que l’IA a apporté une plus-value à leur travail. Environ trois sur dix (28 %) affirment que l’automatisation au moyen de nouvelles technologies n’a ni aidé ni affecté », a expliqué Pew Research Center.

D’après les commentaires des internautes, ces affirmations révèlent du fait que les gens sont conscients de la complexité de leurs travaux et donc ils estiment que les machines ne pourront pas réaliser des travaux cognitifs. Selon eux, les emplois qui sont les plus susceptibles de disparaître sont ceux qui ne nécessitent pas la réflexion, mais seulement de la force physique ou de l’imitation. Ils expliquent que les domaines qui seront les plus touchés seront les industries de fabrication, les médias et les communications, les transports et l’armement. Par contre, d’autres pensent qu’aucun domaine ne sera épargné par l’avènement de l’automatisation.

Pour eux, l’étude de PRC prouve combien de fois les gens minimisent ou ignorent les progrès de l’IA. « Je vends des robots logiciels d’IA qui automatisent des tâches. En règle générale, nous ne pouvons pas automatiser à 100 % ce que les gens font, mais nous pouvons en faire de 50 à 80 %. En supposant qu’ils travaillent dans les ressources humaines, les finances, la comptabilité, le droit ou tout autre rôle applicable. Cela signifie que vous n’avez besoin que de 10 personnes pour surveiller les robots et atteindre la même productivité que 20 ou 30 auparavant », a déclaré l’un d’entre eux.

Selon un autre, les personnes qui pensent que les tâches ne peuvent pas être automatisées ne savent probablement pas grand-chose des choses qui sont actuellement possibles et qui sont appliquées dans les grandes entreprises du monde entier. Ce n’est pas seulement une préoccupation pour l’avenir, dit-il, cela se produit maintenant. « Si vous avez un travail de type administrateur de bureau, secrétaire, gestionnaire de projets, il est maintenant temps que vous songiez à vous préparer à quitter votre job au profit d’une machine », a-t-il expliqué.

Lire aussi : L’IA pourrait supplanter 40% des emplois du monde dans 15 ans

Sources : Developpez.com par Bill FassinouPew Research Center


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