Des nanomatériaux dans la blanquette de veau


C’est désormais certain : les nanomatériaux sont présents jusque dans notre alimentation, et sans que les fabricants les étiquètent comme ils le devraient.

Selon le règlement européen de 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, tout ingrédient contenant des nanomatériaux doit être étiqueté comme tel, par la mention « [nano] ». Après quelques tergiversations de la Commission européenne, d’abord réticente à un tel étiquetage pour les ingrédients commercialisés de longue date, cette mesure a été réitérée lors de la révision, en octobre 2015, du règlement sur les nouveaux aliments.

Pourtant, force est de constater que nul produit alimentaire ne porte, en face de l’un de ses ingrédients, de mention [nano]. Est-ce à dire qu’ils n’en contiennent pas ? Certainement pas, leur utilisation est même monnaie courante : l’association Agir pour l’environnement en a fait la démonstration sur quatre produits, dont l’analyse a été rendue publique mercredi 15 juin. Elle apporte ainsi une première preuve pour la France, et même pour l’Europe.

Même dans la blanquette de veau

Avec l’appui du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), leur analyse a porté sur de la blanquette de veau William Saurin, des chewing-gums Malabar et des biscuits Napolitain de LU, tous contenant du dioxyde de titane (additif colorant E171), ainsi que sur le mélange d’épices pour guacamole de Carrefour, à base de dioxyde de silice (additif antiagglomérant E551).

Tous contenaient des nanomatériaux, et auraient dû faire l’objet d’un affichage [nano], selon la définition figurant dans le règlement « nouveaux aliments », à savoir un « matériau produit intentionnellement présentant une ou plusieurs dimensions de l’ordre de 100 nanomètres au moins ».

Selon les résultats du LNE, les particules de moins de 100 nm constituent entre 2,5 % de l’additif (pour les chewing-gums) et 100 % pour le mélange d’épices pour guacamole. Ramenée au produit total, la masse des particules d’additif est certes faible, mais de nombreuses études suggèrent que les nanoparticules s’accumulent dans certains tissus, n’en sortant que difficilement.

Un nouvel amiante ?

Selon Agir pour l’environnement, « ces substances nanoparticulaires font courir des risques inutiles au consommateur qui se voit, en plus, contraint de subir, car privé du droit de savoir et de choisir. Alors que les nanoparticules s’introduisent de plus en plus dans les biens de consommation sans transparence, sans traçabilité et sans régulation, il est urgent d’instaurer un moratoire, pour éviter qu’un nouveau scandale sanitaire comme celui de l’amiante ne se reproduise ».

En septembre 2015, Les Amis de la Terre Australie avaient révélé la présence de nanomatériaux dans plusieurs produits alimentaires, dont certains commercialisés en France. Parmi eux, les M&M’s, les chewing-gums Mentos Pure Fresh et les bonbons Skittles.

Source : EurActiv


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