Quand nanoparticules et curcuma s’allient pour tuer les cellules cancéreuses


Une équipe de chercheurs annonce avoir mis au point une nouvelle façon de traiter le neuroblastome (le cancer le plus commun chez les nourrissons) en ciblant les cellules cancéreuses avec des nanoparticules chargées de curcuma.

Le curcuma est une épice miracle souvent utilisée en cuisine, mais elle se distingue aujourd’hui pour une tout autre chose en détruisant des cellules tumorales de neuroblastomes qui résistent à d’autres médicaments. Chaque année en France, 130 à 150 cas de neuroblastomes sont diagnostiqués. Ce cancer lié au système nerveux sympathique qui prend généralement racine près des reins affecte principalement les enfants. 50 % d’entre eux ont moins de deux ans. Cette tumeur se caractérise notamment par une extrême variabilité clinique et évolutive : certaines régressent d’une manière spontanée sans traitement là où d’autres évoluent rapidement vers une forme souvent fatale. Le curcuma, et plus précisément la curcumine, se présente aujourd’hui comme une alternative sérieuse aux traitements lourds comme la chimiothérapie. L’utilisation de la curcumine pour lutter contre le cancer n’est pas une idée nouvelle. Il est en revanche difficile d’en faire un médicament en raison de sa faible solubilité et de sa faible stabilité. C’est alors que les nanoparticules entrent en jeu.

Une équipe de chercheurs qui publie ses travaux dans la revue Nanoscale s’est récemment aperçue que les nanoparticules d’oxyde de cérium chargées de curcumine et revêtues de dextrane provoquaient une mort cellulaire « substantielle » dans les cellules de neuroblastome tout en ayant peu d’impact sur les cellules saines, en somme, la combinaison parfaite pour un médicament contre le cancer. Encore mieux, les nanoparticules étaient plus efficaces contre le type de cellules habituellement les plus résistantes aux médicaments classiques (ceux avec une amplification du gène MYCN).

« Le neuroblastome peut résister à la thérapie traditionnelle et la survie n’est pas assurée », explique Tamarah Westmoreland, chirurgienne pédiatre au Nemours Children’s Health System et principale auteure de l’étude. « Cette recherche propose une nouvelle méthode de traitement de cette tumeur sans la toxicité d’un traitement agressif qui peut également avoir des effets tardifs sur la santé du patient. Les approches uniques des cellules tumorales ciblées avec des systèmes d’administration de nanoparticules sont prometteuses pour le traitement de tumeurs résistantes. Nous espérons que, dans le futur, les nanoparticules pourront être utilisées pour personnaliser les soins aux patients et réduire les effets tardifs de la thérapie ».

En d’autres termes, la curcumine serait un remède miracle permettant de lutter contre le cancer. Livrée directement sur place grâce aux nanoparticules, elle permettrait alors tuer les cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines. « Plus de recherches sont nécessaires, mais nous espérons qu’elles pourront bientôt mener à un traitement plus efficace de cette maladie dévastatrice ».

Source : SciencePost


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *