En fait, les plantes n’aiment pas qu’on les touche


Des recherches menées par l’université de La Trobe (Australie) ont révélé que les plantes sont extrêmement sensibles au toucher et que des contacts répétés peuvent retarder considérablement leur croissance. Les résultats, publiés cette semaine (lien plus bas), pourraient conduire à de nouvelles approches pour optimiser la croissance et la productivité des plantes, de l’agriculture de plein champ à la production horticole intensive.

Le professeur Jim Whelan, qui a dirigé la recherche, a déclaré que même le moindre contact déclenche une importante réponse de défense génétique qui, si répété, ralentit la croissance des plantes.

Selon le professeur Whelan :

“Le moindre contact d’un être humain, d’un animal, d’un insecte ou même d’une plante qui se touche dans le vent déclenche une énorme réponse génétique dans la plante.

Dans les 30 minutes qui suivent le contact, 10 % du génome de la plante est altéré. Cela implique une énorme dépense d’énergie qui est retirée à la croissance des plantes. Si le contact est répété, la croissance des plantes est réduite jusqu’à 30 %.”

Le Pr Yan Wang, coauteur de l’étude, a déclaré que même si nous ne savons pas encore pourquoi les plantes réagissent si fortement au toucher, les nouveaux résultats de cette recherche ont permis de mieux comprendre les mécanismes de défense génétique impliqués, ouvrant la voie à de nouvelles approches pour réduire la sensibilité et optimiser la croissance.

Selon Yang :

“Nous savons que lorsqu’un insecte atterrit sur une plante, les gènes sont activés, ce qui prépare la plante à se défendre contre une ingestion. Cependant, les insectes sont aussi bénéfiques, alors comment les plantes font-elles la distinction entre ami et ennemi ?

De même, lorsque les plantes poussent si près les unes des autres qu’elles se touchent, la réponse retardée de défense de croissance peut optimiser l’accès à la lumière du soleil.

Ainsi, pour une croissance optimale, la densité de plantation peut être adaptée à l’apport de ressources.”

Pour le professeur Whelan, avec cette meilleure compréhension des mécanismes génétiques impliqués, il serait possible d’identifier et de sélectionner des variétés de plantes qui sont moins sensibles au toucher tout en conservant leur sensibilité à d’autres facteurs tels que le froid et la chaleur.

La recherche a été menée avec des Arabettes des dames (Arabidopsis thaliana, la “souris de laboratoire” du domaine végétale) et elle est très probablement applicable à la plupart des plantes et cultures.

Les prochaines étapes de la recherche consisteront à tester la réponse au toucher chez les espèces cultivées et à examiner les conséquences potentielles de la sélection de plantes qui sont moins sensibles au toucher.

L’étude publiée dans The Plant Journal : Mitochondrial Function Modulates Touch Signalling in Arabidopsis thaliana.

Lire aussi : Voir à l’œil nu et en temps réel comment les plantes réagissent aux agressions extérieures

Source : GuruMeditation


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