« Pas d’écran du tout avant trois ans » : l’appel d’un neuropsychiatre pour protéger les enfants


Smartphone, tablette, ordinateur, console de jeux… Les écrans font partie intégrante de notre quotidien. Toutefois, les petits, qui sont en plein développement, s’avèrent extrêmement sensibles. Une surexposition ou un simple usage peut alors avoir des effets dévastateurs sur leur métabolisme, leur équilibre émotionnel et même leur comportement en société.

L’omniprésence du numérique peut causer de gros dégâts, et particulièrement chez les plus jeunes. Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui s’est vu confier par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer une mission de réflexion dans le cadre des Assises de l’école maternelle, en sait quelque chose. Invité à se prononcer en faveur ou contre l’usage des écrans chez les enfants au micro de France Culture le 20 juin dernier, le spécialiste a livré un avis formel  : « pas d’écran du tout avant trois ans ».

Ce dernier recommande en effet aux parents d’éviter que leurs enfants ne s’exposent à ces technologies qui les « hypnotisent » et les rendent « addicts en quelques jours ». Le professionnel de santé a notamment le téléphone portable en ligne de mire. Selon lui, l’objet « altère le développement cérébral » des tout-petits, qui sont particulièrement fragiles.

Au-delà des conséquences sur la santé, le spécialiste alerte sur un autre sujet très inquiétant  : l’impact du numérique sur notre comportement social : « Un smartphone ou un écran n’établit pas d’interaction. Mon ordinateur ne m’a jamais souri, explique-t-il. Or, un bébé ou un enfant a besoin de sentir l’autre. Il a besoin d’apprendre à décoder ses gestes, ses mimiques, pour se synchroniser avec l’autre », poursuit-il. Or, « s’il y a trop d’écrans, il n’apprend pas les interactions. Il a un trouble de l’empathie, donc il est soumis à ses pulsions, comme on le voit aujourd’hui chez beaucoup d’adolescents, garçons et filles, qui ne contrôlent pas leurs émotions ». Boris Cyrulnik recommande ainsi de privilégier l’humain et le contact réel.

Cette frénésie numérique affecte aussi les résultats scolaires, le langage, la concentration, le goût de l’effort, ou encore la vue. D’après une étude de l’université de Toronto publiée en mai 2017, plus un enfant passe de temps devant un écran, plus il a de retard dans l’apprentissage du langage. Sur près de 900 enfants âgés de 6 mois à 2 ans et suivis entre 2011 et 2015, les chercheurs ont observé un risque accru de 49 % de retard de la parole pour chaque demi-heure quotidienne d’exposition, rapporte Le Point.

Sources : DemotivateurFrance Culture


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