Cette IA dénonce les députés qui passent trop de temps sur leurs smartphones
Quand l’intelligence artificielle s’invite au parlement et force les élus à rester attentif.
© Twitter / Dries Depoorter
Les spectateurs des séances de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale ont pris l’habitude de voir les députés les yeux rivés sur leurs smartphones. À l’image du reste de la population, nos représentants passent en effet beaucoup de temps sur ces appareils, sans toujours prêter attention aux débats de l’hémicycle.
Dries Depoorter, un artiste belge spécialisée dans les nouvelles technologies, vient justement de mettre au point un système d’intelligence artificielle baptisé « The Flemish Scroller ». Basé sur un outil de reconnaissance faciale, il permet d’interpeller directement les députés du parlement flamand distraits par leurs téléphones.
« S’il vous plaît, restez concentré ! »
Ce projet a été lancé en début de semaine et il surveille en temps réel les retransmissions des sessions sur YouTube. Lorsqu’un élu est directement repéré, l’IA publie alors une courte vidéo pour l’apostropher sur Instagram et Twitter. Les messages adoptent volontiers le ton du troll avec un registre passif-agressif : « S’il vous plaît restez concentré ! »
Cette initiative peut prêter à sourire mais elle entraîne aussi quelques critiques. Certains soulignent en effet que l’on ignore ce que le député fait exactement sur son téléphone et il se peut qu’il réponde à un message très urgent et autrement plus important que les débats en cours au sein du parlement.
À noter que l’idée de voir l’intelligence artificielle investir les rangs d’un hémicycle est parfois évoquée comme un rêve par certains. En juin dernier, nous citions cette étude menée par des chercheurs de l’IE Center for the Governance of Change. L’objectif était de savoir si les citoyens européens seraient favorables ou non au remplacement des députés de leurs parlements par des systèmes d’intelligence artificielle.
La réponse est plutôt oui, puisque 51 % des participants sont favorable à la réduction du nombre de parlementaires nationaux et à leur remplacement par un algorithme. Il ne s’agit pourtant pas d’une très bonne idée car le choix de l’IA serait basé sur des critères très humains et discutables. De plus, elle ne serait pas en mesure d’expliquer ses décisions et cela remettrait ainsi en cause un des fondements de la démocratie représentative.
Source : Presse-citron
