Covid-19 : vaccins et perturbation des règles, des signaux et beaucoup d’incertitudes


De nombreuses femmes font état de troubles transitoires du cycle menstruel à la suite de la vaccination contre le Covid-19.

L’Agence nationale de sécurité du médicament entend mettre ce « signal potentiel » en discussion au niveau européen, mais les travaux manquent pour conclure.

« Trois semaines de retard », des règles « super douloureuses après le vaccin » ou plus abondantes, un syndrome prémenstruel « plus violent » : sur les réseaux sociaux, les témoignages évoquant des troubles du cycle menstruel très variés survenus après une injection de vaccin contre le Covid-19 se multiplient. Dans son enquête de pharmacovigilance datée du 30 juillet, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pour la première fois évoqué ces troubles comme « signal potentiel » associé à l’injection des produits des sociétés Moderna et Pfizer-BioNTech.

Au total, 49 cas de troubles des règles faisant suite à une vaccination avec celui de Moderna et 261 à la suite d’une vaccination avec celui de Pfizer-BioNTech (essentiellement après la première dose) ont été rapportés depuis le début de la campagne vaccinale à l’agence chargée de la surveillance des effets indésirables, dont 36 graves.

L’ANSM fait part d’une évolution favorable pour 78 % des anomalies recensées pour Moderna et 63 % pour Pfizer-BioNTech – « pour les autres cas, l’évolution reste inconnue ou non résolue au moment de la déclaration ». Elle ajoute que ces syndromes menstruels sont souvent associés à d’autres effets indésirables, comme des symptômes pseudo-grippaux. Les remontées liées à ces produits concernent des femmes de tous âges (de 18 à 83 ans) et donc également des femmes ménopausées. Il s’agit d’« effets très majoritairement non graves mais inattendus ».

Des signalements dans plusieurs pays

L’ANSM compte mettre ce « signal » en discussion « au niveau européen » (c’est-à-dire à l’Agence européenne des médicaments, AEM). De fait, les autorités sanitaires françaises ne sont pas les seules à avoir reçu des alertes allant dans ce sens. En Espagne, à la date du 18 juillet, près de 450 signalements relatant perturbations du cycle menstruel ou saignements utérins après la vaccination étaient ainsi recensés et concernaient tous les vaccins autorisés.

Au Royaume-Uni, où la campagne de vaccination a été élargie plus précocement, un total de 28 943 troubles ont été rapportés à l’Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA). Le régulateur britannique des médicaments note que les « troubles menstruels signalés sont essentiellement de nature temporaire » et en nombre « faible comparé au nombre de femmes ayant été vaccinées contre le Covid-19 à ce jour, et compte tenu de la fréquence générale des troubles menstruels ».

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