Les scientifiques préviennent que le Gulf Stream pourrait s’effondrer et geler l’Amérique du Nord

Le changement climatique pourrait plonger l’hémisphère nord dans une période prolongée de froid extrême.

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Les scientifiques avertissent qu’un système clé qui régit les courants océaniques, y compris le Gulf Stream, est sur le point de s’effondrer, en grande partie à cause du changement climatique causé par l’homme, rapporte le Washington Post – et cela pourrait provoquer une vague de températures glaciales en Europe et en Amérique du Nord.

Le système de “circulation méridienne de retournement de l’Atlantique” (AMOC) est un élément essentiel du fonctionnement des océans de la planète. Il transporte de l’eau salée chaude et beaucoup plus dense des tropiques vers l’Europe du Nord, où elle se refroidit et effectue son long voyage de retour le long du fond de l’océan.

Mais selon une nouvelle étude de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique, en Allemagne, publiée aujourd’hui dans la revue Nature Climate Change, ce système est de plus en plus susceptible d’être perturbé.

Cette étude est un signal d’alarme indiquant que les effets radicaux du changement climatique pourraient bientôt avoir de nouvelles – et très graves – conséquences.

Niklas Boers, chercheur à l’Institut de Potsdam, a examiné des siècles de données sur le niveau de la mer et les températures et a trouvé des “signaux d’alerte précoce significatifs” indiquant que “l’AMOC pourrait être passée de conditions relativement stables à un point proche d’une transition critique”, écrit-il dans son article.

Si l’AMOC devait s’éteindre – le système est en circulation ou ne l’est pas, selon les scientifiques – une grande partie de l’Europe et certaines parties de l’Amérique du Nord pourraient être plongées dans une période prolongée de froid extrême dans le pire des cas, et le niveau des mers augmenterait encore plus le long de la côte est des États-Unis.

C’est une perspective inquiétante. Au lieu d’un déclin régulier, nous approchons d’un “seuil critique au-delà duquel le système de circulation pourrait s’effondrer”, comme l’a expliqué M. Boers dans un communiqué de presse.

La fonte accrue des sources d’eau douce s’ajoute déjà à l’effet, en rendant plus difficile pour l’eau refroidie et moins salée de couler au fond de l’océan parce qu’elle est plus flottante, une tendance à laquelle Boers “ne se serait pas attendu”, a-t-il déclaré dans le communiqué.

La dernière fois que l’AMOC s’est arrêtée, c’était à la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 12 000 ans, suite à la fonte d’un lac glaciaire massif. La vague de froid extrême qui a frappé l’Europe a duré près d’un millénaire.

Nous savons que l’AMOC s’est affaiblie à mesure que l’activité humaine et les gaz à effet de serre augmentent la température de la mer, et “le seuil critique est très probablement beaucoup plus proche que nous ne l’aurions pensé”, comme l’a déclaré Boers au Post.

Le ralentissement de l’AMOC entraîne déjà le retard du Gulf Stream, ce qui provoque l’élévation du niveau de la mer le long de la côte est des États-Unis et la disparition des populations de poissons.

Nous ne savons pas quand les gaz à effet de serre pourraient s’accumuler suffisamment pour provoquer l’arrêt de l’AMOC. Une étude de 2016 suggère que l’AMOC pourrait s’effondrer d’ici à 2300 si aucune tentative significative n’est faite pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici là.

Inverser la tendance serait impossible, selon Boers.

“C’est l’un de ces événements qui ne devrait pas se produire, et nous devrions essayer tout ce que nous pouvons pour réduire les émissions de gaz à effet de serre aussi rapidement que possible”, a-t-il déclaré au journal. “C’est un système que nous ne voulons pas perturber.”

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Source : Futurism – Traduit par Anguille sous roche