Un mystérieux artefact trouvé en Belgique est un fragment de dodécaèdre romain déconcertant


Un archéologue belge amateur était en train de détecter des métaux dans la région de Kortessem lorsqu’il a mis au jour une pièce rare d’un mystérieux dispositif géométrique romain connu sous le nom de dodécaèdre.

Le fragment du mystérieux dodécaèdre romain. (Agence du patrimoine flamand) Insert : Dodécaèdre provenant de la région de Stuttgart ; 2e à 3e siècle. (Anagoria/ CC BY 3.0)

Qu’est-ce qu’un dodécaèdre romain ? À quoi servait-il ?

Les dodécaèdres sont des figures géométriques en bronze fabriquées à l’époque romaine selon la technique de la cire perdue. Constitués de douze faces pentagonales avec des ouvertures circulaires, et généralement dotés de boules aux angles, la fonction initiale de ces objets reste un mystère. Si de nombreux historiens pensent qu’il s’agissait de dispositifs importants pour la magie ou la religion romaine, d’autres affirment qu’il s’agissait d’outils pratiques.

La fonction première des dodécaèdres n’a jamais été déterminée mais de nombreuses théories et spéculations existent. Un article d’Ancient Origins explique que les dodécaèdres ont été interprétés comme “des sculptures géométriques, des chandeliers, des dés, des instruments d’arpentage pour mesurer la distance des objets sur le champ de bataille, pour estimer les dates optimales de semis des céréales d’hiver, des jauges pour calibrer les conduites d’eau ou les bases standard de l’armée, des décorations de bâton ou de sceptre, un jouet à lancer et à attraper sur un bâton”.

Un exemple de dodécaèdre romain complet. (Agence flamande du patrimoine)

Une découverte rare en Flandre

Le 10 janvier 2023, Patrick Schuermans, un archéologue amateur expérimenté, est en train de détecter des métaux dans la commune de Kortessem, dans la province du Limbourg, en Belgique. Il s’est arrêté lorsque son détecteur de métaux a hurlé, et a déterré un fragment en bronze de dodécaèdre romain. Schuermans a signalé sa découverte à l’agence Onroerend Erfgoed et une enquête complète a été menée sur le site et la découverte. Il a été confirmé par la suite que l’objet était bien un fragment rare de dodécaèdre romain.

Les dodécaèdres romains datent du 2e ou du 3e siècle de notre ère et diffèrent par leurs détails, leur apparence, leur taille et leur poids. Cependant, la plupart d’entre eux mesurent entre 4 centimètres et 11 centimètres. Si environ 120 spécimens ont été découverts en Grande-Bretagne, en Belgique, en Allemagne, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Autriche, en Suisse et en Hongrie, seuls deux dodécaèdres ont été trouvés en Belgique.

A-t-il été brisé rituellement ?

Le fragment de dodécaèdre découvert par Schuermans mesure entre 5 et 6 centimètres et est estimé avoir environ 1 600 ans. En examinant l’artefact, l’équipe d’archéologues d’Onroerend Erfgoed a identifié une zone qui avait été réparée. Par ailleurs, un article d’Archaeonews explique que, d’après les surfaces de fracture, il est très probable que le dodécaèdre ait été “brisé lors d’un rituel, dès la période romaine”.

Le fragment trouvé en Flandre fait clairement partie d’un dodécaèdre romain. (Kris Vandevorst/Flanders Heritage Agency)

Il est intéressant de considérer que les dodécaèdres ne sont jamais trouvés dans la région autour de la mer Méditerranée, ou au sud de celle-ci. Ils sont presque toujours mis au jour dans les territoires celtes du nord-ouest de l’Empire romain, dans l’actuelle Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Pour cette raison, ils sont souvent cités comme des “dodécaèdres gallo-romains”.

Reconstruire et tester les dodécaèdres gallo-romains

Schuermans a fait don de sa trouvaille au Musée gallo-romain de Tongres, dans l’espoir qu’elle soit exposée à côté du dodécaèdre qui fait déjà partie de sa collection et qui a été trouvé vers 1939 juste à l’extérieur du mur de la ville romaine de Tongres. En 1995, ce musée a créé une exposition sur les Néandertaliens en Europe, et en 2016, il a remporté le prix Romulus “pour les efforts massifs que le musée fournit pour cartographier Rome, les Romains et les temps anciens dans notre pays”.

Bien qu’aucune des explications actuelles ne permette d’expliquer toutes les parties des objets, l’archéologue expérimental Martin Hallett a une théorie basée sur la raison pour laquelle les dodécaèdres ne sont “jamais” trouvés que dans les climats plus froids. Une vidéo YouTube montre la réplique imprimée en 3D d’un dodécaèdre romain et la méthode qu’il propose pour fabriquer des gants et des chauffe-mains. Dans cette idée, les trous des dodécaèdres sont utilisés pour former les doigts des gants, ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi les dodécaèdres ont des tailles différentes – pour fabriquer des gants de tailles différentes.

Lire aussi : Quelle était l’utilité de ces étranges dodécaèdres romains d’il y a 1 600 ans ?

Source : Ancient Origins – Traduit par Anguille sous roche


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