Les États-Unis veulent éliminer des milliards de tonnes de CO2 de l’air chaque année

Réduire le prix de l’élimination du CO2 à moins de 100 dollars par tonne.

Une nouvelle usine de capture du carbone est en cours de construction en Écosse. Carbon Engineering

La réduction des émissions mondiales de carbone peut contribuer grandement à atténuer l’impact du changement climatique, mais cela pourrait ne pas être suffisant.

Dans une tentative de renverser la vapeur face à des prévisions scientifiques désastreuses, le ministère américain de l’énergie (DOE) a annoncé de nouveaux plans ambitieux visant à accélérer le développement des technologies de capture du carbone, comme l’explique un rapport de The Verge.

Cette initiative prend la forme d’un nouveau projet appelé “Carbon Negative Shot”, qui vise à mettre à l’échelle les technologies d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) et à les rendre rentables.

Le DOE vise à extraire des gigatonnes de CO2 de l’atmosphère

L’initiative, qui a été annoncée sur le site Web du ministère américain de l’énergie, vise à faire baisser le prix du CDR à moins de 100 dollars la tonne. Cela signifie qu’il pourrait être utilisé pour éliminer des milliards de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère sans que son coût soit prohibitif. L’élimination d’un milliard de tonnes – ou d’une gigatonne – de dioxyde de carbone équivaudrait à éliminer la pollution d’environ 250 millions de véhicules en un an, indique le ministère américain de l’énergie dans son communiqué.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, le DOE devra améliorer considérablement la technologie par rapport aux usines d’élimination du carbone existantes – et proposées. La plus grande usine de capture directe de l’air au monde, appelée Orca, est entrée en service en Islande cette année. Elle est actuellement capable d’extraire 4 000 tonnes de dioxyde de carbone par an, ce qui la place loin derrière les chiffres cités pour la nouvelle initiative.

Une autre usine, en cours de construction en Écosse dans le cadre d’une collaboration avec la société britannique Storegga Geotechnologies, spécialisée dans la transition énergétique, et la société canadienne Carbon Engineering, spécialisée dans la technologie de capture du carbone, pourra à terme capturer jusqu’à 1 million de tonnes de CO2 par an, selon les deux entreprises.

“Nous devons faire plus que réduire les émissions”

Tout ceci s’explique par le fait que les derniers modèles suggèrent que nous manquons rapidement de temps pour prévenir les pires effets du changement climatique. Le dernier rapport du GIEC sur le changement climatique, par exemple, souligne le fait que la Terre bat des records de chaleur vieux de 125 000 ans.

Plusieurs scientifiques affirment aujourd’hui que les technologies de capture du carbone devront aller de pair avec des initiatives visant à réduire considérablement les émissions de carbone. Comme l’a récemment souligné l’Union of Concerned Scientists (UCS) sur son site web, “pour atteindre des émissions nettes nulles, nous devons faire plus que simplement réduire nos émissions : nous devons activement retirer le dioxyde de carbone de l’atmosphère ou compenser ses effets”.

L’un des problèmes auxquels le DOE est confronté avec son initiative est la grande quantité d’énergie nécessaire pour extraire de si grandes quantités de CO2 de l’atmosphère. Si elles ne sont pas planifiées avec soin, les technologies d’élimination du carbone pourraient en fait contribuer au problème qu’elles sont censées améliorer. C’est pourquoi, dans sa déclaration, le DOE affirme vouloir s’assurer que “les émissions créées lors du fonctionnement et de la construction de la technologie d’élimination sont prises en compte”. Il ne s’agit là que d’un des défis à relever pour rendre cette technologie réalisable à l’échelle massive à laquelle elle est requise.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche