Un projet de loi texan prévoit d’interdire l’utilisation des médias sociaux aux enfants de moins de 18 ans


Et les parents pourraient demander le retrait de leurs enfants des plateformes sociales.

Un législateur du nord du Texas a présenté cette semaine un projet de loi visant à interdire aux enfants de l’État d’utiliser les réseaux sociaux. Le projet de loi affirme que les médias sociaux sont dangereux pour les enfants et les compare à l’usage de la cigarette avant 1964. Le projet de loi souhaite faire en sorte que les plateformes de médias sociaux exigent que les utilisateurs aient au moins 18 ans, mais également que les entreprises vérifient la véracité de cette information à l’aide d’une carte d’identité avec photo. En outre, le projet veut donner la possibilité aux parents de demander le retrait de leurs enfants des plateformes de médias sociaux.

Au cours de ces dernières années, de nombreuses études ont rapporté que l’utilisation des médias sociaux a des effets négatifs sur la santé mentale des utilisateurs, en particulier celle des plus jeunes. Malgré les nombreuses approches de solutions proposées par les plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, etc., les experts continuent d’affirmer que la santé mentale des enfants, ainsi que leur sécurité en ligne, reste un défi majeur pour les entreprises de médias sociaux. Pour répondre à ces préoccupations, un législateur américain vient de proposer une approche différente de la plupart de celles qui ont été proposées par le passé.

Le représentant républicain de l’État du Texas, Jared Patterson, a présenté le projet de loi HB 896 qui exigerait que les utilisateurs de médias sociaux soient âgés d’au moins 18 ans pour pouvoir ouvrir un compte de médias sociaux. « Alors qu’on pensait autrefois que les utilisateurs étaient parfaitement sûrs, l’accès des mineurs aux médias sociaux a entraîné une augmentation remarquable des cas d’automutilation, de suicide et de problèmes de santé mentale », a déclaré Patterson, comparant les plateformes de médias sociaux à l’utilisation de la cigarette avant qu’elle ne soit considérée comme dangereuse dans les années 1960.

Les principales plateformes de médias sociaux, telles que Facebook et Instagram de Meta, exigent que les utilisateurs aient 13 ans, mais ne disposent d’aucun système permettant de vérifier l’âge des utilisateurs. Le projet de loi de Patterson obligerait les sociétés de médias sociaux à vérifier l’âge des utilisateurs au moyen d’une pièce d’identité avec photo, tout en permettant aux parents de demander la suppression des comptes de leurs enfants sur les sites. Les sociétés de médias sociaux auraient alors un maximum de 10 jours pour supprimer le profil d’un enfant. Patterson estime qu’il faut mettre fin aux méfaits des réseaux sociaux sur les enfants.

Jonathan Haidt, psychologue social qui étudie la psychologie morale et le développement moral depuis 1987, a déclaré en mai dernier : « j’ai commencé à remarquer que quelque chose allait mal dans la santé mentale et le comportement social des étudiants autour de 2014, ce qui m’a conduit à collaborer avec Greg Lukianoff pour écrire un article pour Atlantic en 2015 intitulé “The Coddling of the American mind”. » À la fin de son étude, Haidt a conclu que la santé mentale des adolescents est en chute libre et les médias sociaux en sont une cause majeure. D’autres études ont également tiré des conclusions très peu rassurantes.

TikTok, la plateforme de partage de vidéos courtes qui jouit d’une très forte popularité auprès des jeunes, fait l’objet de plusieurs actions en justice pour son impact sur la santé mentale des enfants. En mars dernier, une coalition formée par les procureurs généraux de Californie, de Floride et du Kentucky, entre autres, a ouvert une enquête sur TikTok pour ses effets potentiels sur la santé mentale et physique des jeunes. L’algorithme de TikTok détermine le contenu que les utilisateurs voient, et s’est avéré remarquablement efficace pour maintenir les utilisateurs engagés sur l’application, ce qui contribuerait à dégrader la santé mentale des jeunes.

Le groupe de procureurs généraux cherche à savoir si la façon dont TikTok conçoit, exploite et commercialise sa plateforme a un effet négatif sur la santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Bien que l’entreprise ait donné un aperçu du fonctionnement de son algorithme, il est difficile de connaître les détails exacts en dehors des fuites et des suppositions éclairées. L’enquête des procureurs devrait se concentrer sur « les méthodes et techniques » utilisées par TikTok pour « stimuler l’engagement des plus jeunes utilisateurs, notamment en augmentant le temps passé sur la plateforme ». TikTok a toujours nié ces allégations.

« Les méfaits des médias sociaux sur les mineurs sont démontrés non seulement par les recherches internes des sociétés de médias sociaux qui créent ces produits addictifs, mais aussi par la montée en flèche des taux de dépression, d’anxiété et même de suicide dont souffrent les enfants. Nous remercions le représentant Jared Patterson pour ces efforts afin de garder cette précieuse population en sécurité, et nous soutenons l’interdiction de l’accès aux médias sociaux pour les mineurs afin d’empêcher les méfaits perpétuels des médias sociaux de dévaster la prochaine génération de Texans », a déclaré Greg Sindelar, PDG de la Texas Public Policy Foundation.

Une étude menée l’année dernière par le Wall Street Journal (WSJ) a révélé que l’utilisation des médias sociaux a des conséquences néfastes sur la santé mentale des adolescents. En effet, 40 % d’entre eux ont déclaré que leur seul objectif en publiant des messages sur les médias sociaux était de paraître bien aux yeux des autres, tandis que 32 % des adolescentes ont estimé qu’Instagram ne faisait qu’aggraver leur insécurité corporelle. Des experts médicaux ont également mis en garde contre la nature addictive des médias sociaux, en particulier pour les enfants qui sont confrontés aux dangers de la cyberintimidation sur les plateformes.

Dans certains cas, les enfants sont également exposés aux prédateurs sexuels. À la mi-mars 2022, le républicain Jordan Cunningham de Paso Robles et la démocrate Buffy Wicks d’Oakland ont proposé un projet de loi qui permettrait de poursuivre les plateformes de médias sociaux comme Instagram et TikTok pour avoir manipulé des enfants afin qu’ils utilisent leur produit. Selon ce projet de loi, les plateformes ne devraient pas rendre les enfants dépendants des médias sociaux. Les législateurs veulent que les entreprises cessent d’utiliser les données personnelles des enfants et les techniques destinées à les rendre dépendants.

Mercredi, le Texas a interdit l’utilisation de TikTok aux employés et les agences étatiques. Les autorités texanes craignent que le gouvernement communiste chinois utilise TikTok comme une arme pour espionner les États-Unis. Le Texas devient ainsi le troisième État du bloc à le faire. Le Dakota du Sud et le Maryland sont les deux autres États à avoir interdit TikTok. « Le Dakota du Sud ne participera pas aux opérations de collecte de renseignements des nations qui nous détestent », ont déclaré les autorités de l’État.

Lire aussi : Il est prouvé que Facebook a un impact négatif sur la santé mentale

Sources : DeveloppezProjet de loi


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