« L’arrière-grand-père » : Des chercheurs pourraient avoir trouvé le plus vieil arbre du monde
Le record mondial du plus vieil arbre de la planète pourrait bientôt être détenu par un arbre chilien vieux de 5 000 ans.
L’arbre Fitzroya vieux de 5 000 ans
Methuselah, un pin bristlecone du Grand Bassin âgé d’environ 4 853 ans et situé dans l’est de la Californie, aux États-Unis, est actuellement considéré comme le plus vieil arbre de la planète.
Son héritage est remis en question par un arbre gigantesque dans une forêt du sud du Chili, dont le tronc mesure quatre mètres de diamètre et s’élève à 28 mètres de haut. Il s’agit d’un Fitzroya cupressoides ou cyprès de Patagonie, un arbre curieux qui pousse généralement dans la forêt tropicale, mais dont la régénération des peuplements dépend d’incendies catastrophiques. Il s’agit d’un type d’arbre endémique au sud de l’Amérique du Sud.
Également appelé « L’arrière-grand-père »
Antonio Lara, chercheur à l’université Austral en Argentine, fait partie de l’équipe chargée de mesurer l’âge de l’arbre. « C’est un survivant, il n’y en a pas d’autres qui ont eu la chance de vivre aussi longtemps », note Lara.
Lara, ainsi qu’un autre scientifique, Jonathan Barichivich, qui a curieusement joué autour de l’arbre dans son enfance, travaillent sur une étude dont les résultats seront publiés prochainement.
Barichivich a expliqué à ABC News que l’arrière-grand-père a été découvert par son grand-père en 1972. Son grand-père était garde forestier dans le parc national Alerce Costero au Chili et, avec le reste de sa famille, il a protégé l’arbre des touristes et a mis en place des équipements de protection pour sauvegarder l’arbre.
En 2020, Lara et Barichivich et leur équipe ont prélevé un échantillon sur l’arrière-grand-père, mais en raison de l’épaisseur de son tronc, ils n’ont pas pu en atteindre le milieu. Grâce à un modèle prédictif, ils ont calculé l’âge de l’arbre et estimé que leur échantillon avait 2 400 ans.
M. Barichivich a déclaré à France24 que « 80 % des trajectoires possibles montrent que l’arbre aurait 5 000 ans ».
ABC News a également parlé à Adam Millward, rédacteur en chef de Guinness World Records, qui a déclaré que bien que le cyprès de Patagonie soit la deuxième espèce la plus ancienne au monde, on ne peut nier son potentiel de longévité, mais les preuves de l’équipe pour que cet arbre soit considéré comme le plus vieux du monde ne sont pas assez solides.
« Étant donné que cette nouvelle technique de vieillissement des arbres doit encore faire l’objet d’un examen par les pairs et être plus largement adoptée par la communauté dendrochronologique, nous pensons qu’il serait prématuré de reconnaître ces estimations pour l’Alerce Milenario à l’heure actuelle. Si cela devait changer à l’avenir, ou si de nouvelles preuves devaient apparaître, GWR pourrait certainement réévaluer sa revendication du titre », a ajouté M. Millward.
Plus qu’un simple record du monde
Le nouveau challenger du plus vieil arbre du monde a certainement suscité un débat sur le fait de savoir s’il le sera ou non, mais il suscite également beaucoup d’enthousiasme au sein de la communauté scientifique en raison de ce que l’arbre et ses anneaux pourraient révéler sur l’humanité et l’histoire.
La formation des cernes à l’intérieur des troncs d’arbres permet à ces derniers de conserver des informations sur le temps qu’il fait. Les cernes sont comme un livre ouvert et ils peuvent être consultés par la communauté scientifique en raison de ce que l’arbre et ses cernes pourraient révéler sur l’humanité et l’histoire.
« Ils sont comme un livre ouvert et nous sommes comme les lecteurs qui lisent chacun de leurs anneaux », a déclaré à France24 Carmen Gloria Rodriguez, chercheuse adjointe au laboratoire de dendrochronologie et de changement global de l’université Austral.
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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche
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