Des chimères cochon-humain bientôt créées pour cultiver des organes ?


Une nouvelle procédure particulièrement controversée propose d’utiliser des chimères cochon-humain ou mouton-humain, pour cultiver des organes potentiellement compatibles avec des receveurs en attente de greffe.


Des chimères cochon-humain bientôt créées pour cultiver des organes ? par Gentside Découverte

Pour pallier au manque d’organes humains disponibles pour la transplantation, des scientifiques travaillent actuellement à une toute nouvelle procédure. Elle consiste à cultiver des tissus dans des chimères animal-humain. Cette nouvelle approche clairement controversée, a d’ores et déjà soulevé des problèmes éthiques, amenant les autorités gouvernementales et la communauté scientifique à la considérer avec extrême prudence.

L’objectif de cette méthode est de donner naissance à des générations de chimères cochon-humain ou mouton-humain, dont les organes pourraient être potentiellement compatibles avec des receveurs humains en attente de greffe. Pour ce faire, un protocole basé sur les dernières avancées en terme de manipulation génétique, a été mis au point et testé dans ses premières étapes.

Des cellules souches humaines dans des embryons de cochons

Le protocole en question consiste à injecter des cellules souches humaines dans des embryons d’animaux et à les implanter ensuite dans une femelle d’élevage afin de cultiver ce matériel. Objectif à terme : transformer ce matériel en organes viables, sans risque de rejet.

Les progrès génétiques permettent en effet à ce jour de modifier facilement l’ADN des embryons de porcs ou de moutons. Pour ce faire, les scientifiques identifient la séquence responsable de la formation de certains tissus, comme le cœur ou le foie, et la désactivent. Cette fonction est alors assurée par des cellules souches humaines capables d’évoluer en n’importe quel tissu pour former l’organe manquant.

Bien entendu, l’idée d’avoir affaire à des chimères animal-humain est loin de faire l’unanimité et amène de nombreuses questions. Le NIH, agence gouvernementale pour la santé des États-Unis, s’est pour sa part positionné contre cette pratique en gelant les fonds fédéraux pour ce domaine de la recherche jusqu’à nouvel ordre.

20 embryons implantés

Toutefois, les expérimentations continuent en dépit de la désapprobation du gouvernement. Selon une enquête du Massachussetts Institute of Technology (MIT) publiée dans la revue Technology Review, 20 embryons cochons-humains et moutons-humains auraient été inséminés dans des femelles porteuses au cours de cette dernière année.

Les grossesses auraient cependant toutes été interrompues avant terme. Aucun résultat n’a pour l’heure été révélé. Selon les chercheurs travaillant dans ce domaine, l’objectif à ce stade n’est pas celui de cultiver des organes mais d’améliorer la compréhension scientifique du processus en général.

Source : Gentside Découverte


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