Les feux de signalisation pourraient avoir une quatrième couleur à l’avenir. Voici pourquoi


Dans un avenir hypothétique où les voitures autonomes circuleront sur nos routes très fréquentées, les feux de signalisation pourraient avoir une quatrième couleur, ajoutée au profit de ces véhicules autonomes.

Des chercheurs de l’université d’État de Caroline du Nord proposent l’installation d’un feu de signalisation blanc supplémentaire qui signalerait aux conducteurs que les véhicules autonomes (VA) gèrent intelligemment le flux de circulation à l’intersection suivante. L’idée est de réduire à la fois les embouteillages et la consommation globale de carburant.

Les voitures et les camions qui se conduisent eux-mêmes n’auront pas besoin de “regarder” le feu blanc, car ils communiqueront avec lui sans fil. Toutefois, ce feu servira de signal aux conducteurs et aux passagers humains pour leur indiquer qu’ils doivent suivre l’exemple des véhicules à conduite autonome qui traversent le carrefour.

Les chercheurs proposent une nouvelle phase blanche pour les intersections. (Niroumand et al., IEEE Transactions on Intelligent Transportation Systems, 2023)

“Les feux rouges signifient toujours stop. Les feux verts seront toujours synonymes de marche. Et les feux blancs indiqueront aux conducteurs humains de simplement suivre la voiture qui les précède”, explique l’ingénieur civil Ali Hajbabaie.

“Ce concept que nous proposons pour les carrefours, que nous appelons ‘phase blanche’, exploite la puissance de calcul des véhicules autonomes.”

Voici comment cela fonctionnerait : les véhicules autonomes seraient en communication les uns avec les autres et avec les feux de signalisation aux intersections, dans une certaine portée. Cela leur permettrait de coordonner le flux de circulation de manière plus efficace et plus intelligente, en donnant la priorité aux routes convergentes où il y a le plus de véhicules, par exemple, et en conseillant des vitesses optimales.

Les conducteurs humains éventuellement présents dans la circulation seraient informés qu’ils doivent suivre l’exemple du véhicule qui les précède grâce au feu blanc : s’arrêter s’il s’arrête, continuer s’il continue. Une fois que le nombre de véhicules autonomes à une intersection tombe en dessous d’un certain seuil, les feux de circulation reviendraient à l’option normale rouge, orange et verte.

Dans les modèles simulés, il a été démontré que les VA améliorent le flux de circulation par eux-mêmes, et encore plus lorsque la phase blanche est introduite – ce qui a ensuite des effets positifs sur la réduction de la consommation de carburant. Plus le pourcentage de VA à une intersection est élevé, plus le trafic est rapide, avec des améliorations possibles d’environ 40 à 99 % en termes de réduction totale des retards.

“Le fait de confier une partie du contrôle du flux de trafic aux véhicules électriques est une idée relativement nouvelle, appelée paradigme de contrôle mobile”, explique M. Hajbabaie. “Elle peut être utilisée pour coordonner le trafic dans tout scénario impliquant des VA.”

“Mais nous pensons qu’il est important d’intégrer le concept de lumière blanche aux intersections, car il indique aux conducteurs humains ce qui se passe, afin qu’ils sachent ce qu’ils sont censés faire à l’approche de l’intersection.”

Les chercheurs notent que dès que le nombre de véhicules autonomes à une intersection dépasse 30 pour cent, les améliorations deviennent plus significatives. Avec 70 % de véhicules autonomes dans le trafic, l’intersection peut fonctionner principalement en mode automatique complet de phase blanche.

Nous ne disposons pas encore de la technologie nécessaire pour mettre en œuvre quelque chose de ce genre, bien que des améliorations soient apportées en permanence. Cette étude s’appuie sur une enquête précédente datant de 2020 et menée par les mêmes chercheurs, dans laquelle le flux de circulation était contrôlé par un ordinateur central relié à l’intersection – ici, l’informatique nécessaire peut être gérée par les voitures autopilotées elles-mêmes.

La mise à niveau de chaque intersection routière prendra bien sûr du temps et de l’argent, mais les chercheurs pensent que certains aspects de l’idée de la phase blanche pourraient être mis en œuvre relativement facilement. Des essais dans des zones spécifiques pourraient constituer la prochaine étape.

“Les ports voient des volumes élevés de trafic de véhicules commerciaux, pour lesquels la fluidité du trafic est particulièrement importante”, explique Hajbabaie. “Les véhicules commerciaux semblent avoir des taux plus élevés d’adoption des véhicules autonomes, il pourrait donc y avoir une opportunité de mettre en œuvre un projet pilote dans ce cadre qui pourrait bénéficier au trafic portuaire et au transport commercial.”

La recherche a été publiée dans IEEE Transactions on Intelligent Transportation Systems.

Lire aussi : Le corps humain peut contribuer à alimenter les appareils 6G à l’avenir, selon une étude

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *