Signal déclare qu’elle quittera l’Inde si le gouvernement interdit les messageries cryptées


Les gouvernements du monde entier tentent de mettre fin à la vie privée.

Signal est l’une des applications en concurrence sur le marché de la sécurité et de la protection de la vie privée, offrant aux utilisateurs qui privilégient ces caractéristiques des communications cryptées.

Signal promet également de ne pas collecter d’énormes quantités de données, qui pourraient ensuite être utilisées par un grand nombre d’acteurs malveillants, des pirates informatiques aux gouvernements.

Lorsque les gouvernements et les forces de l’ordre critiquent ce type d’applications ou de services, l’argument se résume généralement au fait qu’ils favoriseraient une moindre sécurité, tant pour le pays dans son ensemble que pour les individus, puisque les criminels peuvent également les utiliser pour communiquer en toute sécurité. Et dernièrement, un autre argument en faveur de l’affaiblissement du cryptage – celui de la nécessité d’arrêter la propagation de la “désinformation” – a également gagné en popularité dans ces milieux.

Naturellement, ces gouvernements ne s’intéressent pas à la façon dont les individus et les sociétés sont menacés par les excès des gouvernements lorsque les applications de messagerie et de chat ne sont pas cryptées et sont ouvertes à la collecte de données et à la surveillance de masse sans mandat.

L’Inde fait partie des nombreux pays qui cherchent à “limiter” le cryptage, que ce soit en essayant de l’affaiblir et de le détruire avec des portes dérobées intégrées, ou en imposant une interdiction de cette technologie que les experts considèrent comme vitale pour la santé de l’internet dans son ensemble.

Signal opère en Inde, mais les rapports indiquent qu’elle n’a pas l’intention de se conformer aux nouvelles règles annoncées – qui viennent s’ajouter à la loi déjà existante contre la désinformation en ligne et les communications abusives – que les critiques considèrent comme une nouvelle tentative de mettre hors jeu les communications cryptées.

Cette fois, le plan consiste à forcer les fournisseurs de plateformes à aider le gouvernement à intercepter les messages cryptés – soit en leur demandant d’intercepter ou de décrypter ce contenu et de le remettre, soit en donnant aux autorités l’accès à une extrémité de ce qui deviendrait alors un ancien cryptage de bout en bout.

Récemment, la fondatrice de Signal, Meredith Whittaker, a accordé une grande interview à The Verge, suggérant que l’application se retirerait du marché si elle était contrainte de se conformer à l’une de ces exigences.

Whittaker – anciennement employée de Google pendant plus de dix ans, et conseillère principale sur l’IA à la Federal Trade Commission – a fourni une longue réponse à cette question, pour la terminer en disant : “Oui, nous nous retirerions. Nous ne remettrons pas les clés de notre cryptage, nous ne casserons pas le cryptage. En fait, avec la façon dont nous sommes construits, nous n’avons pas accès à ces clés.”

Lire aussi : La police voulait des informations, la messagerie Signal a dit non

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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