Un projet unique au monde utilise du béton « auto-cicatrisant » pour réparer les canalisations d’égouts


Cette technologie permettra non seulement de prolonger la durée de vie des structures en béton, mais aussi de promouvoir une économie circulaire.

La corrosion des canalisations d’égout, ou corrosion en couronne, se produit lorsque le matériau des canalisations d’égout entre en contact avec de l’acide sulfurique. Le matériau vieillissant des tuyaux se corrode et les tuyaux se fissurent. Au cours des dernières années, les ingénieurs ont mis au point des robots d’égout pour inspecter les canalisations d’égout et se rendre dans des endroits dangereux pour les humains.

Mais cela signifie également que les robots devront se rendre dans des endroits où les communications sans fil existantes ne peuvent les atteindre. Les obstacles ne manquent pas.

Le professeur Yan Zhuge, expert en ingénierie à l’université d’Australie du Sud, teste une solution inédite. Elle ne fait appel ni à des humains ni à des robots, mais à du béton auto-cicatrisant.

Ce projet de première mondiale, s’il est couronné de succès, pourrait être d’une grande utilité. Il pourrait empêcher 17 000 kilomètres de canalisations d’égouts en Australie de se fissurer à l’avenir sans aucune intervention humaine, ce qui permettrait d’économiser 1,4 milliard de dollars en coûts de maintenance annuels, selon un communiqué.

“Nous sommes convaincus que ce nouveau béton auto-cicatrisant basé sur une technologie composite avancée permettra de résoudre les problèmes de corrosion des canalisations d’égouts et d’élimination des boues en une seule fois”, a déclaré M. Zhuge dans un communiqué.

Les microcapsules libèrent des agents cicatrisants lorsque le pH change

Chaque année, des centaines de millions de dollars sont nécessaires pour traiter les canalisations d’égout qui se déforment sous l’effet de la pression interne, des fluctuations de température et de l’acide corrosif. Le béton auto-cicatrisant, sous forme de microcapsules remplies de boues de traitement des eaux, pourrait tout changer.

“Les déchets de boues sont prometteurs pour atténuer la corrosion microbienne dans les canalisations d’égout en béton, car ils fonctionnent comme un agent cicatrisant pour résister à la corrosion acide et cicatriser les fissures”, a déclaré M. Zhuge.

Selon le communiqué, les chercheurs vont développer des microcapsules avec une enveloppe sensible au pH et un noyau d’agent cicatrisant avec de la boue d’alun, un sous-produit des usines de traitement des eaux usées, et de la poudre d’hydroxyde de calcium. Cette combinaison sera résistante à la corrosion induite par les microbes.

La boue d’alun sera incorporée à l’intérieur du béton à l’étape finale du mélange pour le protéger de la rupture. Et lorsque la valeur du pH change, les microcapsules libèrent les agents cicatrisants.

Le béton auto-cicatrisant est la solution

“Cette technologie permettra non seulement de prolonger la durée de vie des structures en béton, ce qui permettra à l’économie australienne d’économiser plus d’un milliard de dollars, mais aussi de promouvoir une économie circulaire en réutilisant les boues qui finiraient normalement en décharge”, a déclaré Zhuge.

“L’Australie continentale compte à elle seule environ 400 stations de traitement de l’eau potable, un seul site générant annuellement jusqu’à 2 000 tonnes de boues d’eau traitée. La plupart de ces boues sont mises en décharge, ce qui coûte plus de 6 millions de dollars par an et pose de graves problèmes environnementaux”, poursuit M. Zhuge.

“L’amélioration de la conception du mélange de béton est la méthode privilégiée pour contrôler la corrosion d’origine microbienne. L’utilisation d’un béton auto-cicatrisant, capable de colmater les fissures par lui-même sans intervention humaine, est la solution”, a-t-elle ajouté.

Lire aussi : Des chercheurs développent des matériaux auto-cicatrisants. À partir de sel et de gélatine ?

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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