De la naissance d’un homme… à la reine des montagnes : Une cycliste transgenre remporte la victoire dans une course féminine d’élite, suscitant une nouvelle colère à l’égard des règles du sport concernant les transgenres
Les règles du cyclisme concernant les transgenres ont été critiquées après qu’un coureur né de sexe masculin a remporté une course internationale sur route pour femmes au cours du week-end.
Austin Killips, une femme transgenre, a remporté la victoire au classement général du Tour of the Gila, au Nouveau-Mexique (États-Unis), une course d’élite sanctionnée par l’UCI, l’instance dirigeante du sport.
L’Américaine de 27 ans a terminé avec 89 secondes d’avance sur l’Italienne Marcela Prieto au classement général et s’est également emparée du maillot de la Reine des Montagnes.
Killips a pu concourir dans le peloton féminin en vertu de la politique actuelle de l’UCI, qui autorise les femmes transgenres à participer à condition que leur taux de testostérone soit inférieur à 2,5 nanomoles par litre pendant au moins 24 mois.
L’UCI a en fait renforcé ses règles d’éligibilité l’année dernière – en réduisant de moitié la limite de testostérone et en doublant la période de transition – peu après qu’une polémique ait éclaté en Grande-Bretagne à propos de la participation éventuelle de la femme trans galloise Emily Bridges à une course avec la quintuple médaillée d’or olympique Laura Kenny.
Mais la politique de participation du cyclisme reste plus souple que celle de l’athlétisme et de la natation, où toutes les femmes transgenres sont interdites de compétition dans la catégorie féminine au niveau de l’élite.
L’ancienne nageuse olympique britannique Sharron Davies a commenté l’affaire Killips en s’adressant au Mail Sport : « C’est plus que décevant. Les responsables devraient avoir honte. L’UCI n’est pas apte à remplir sa mission. »
L’ancienne championne du monde canadienne de cyclisme Alison Sydor a tweeté : Les règles actuelles de l’UCI qui permettent aux hommes de participer aux épreuves cyclistes féminines ne sont pas justes pour les athlètes féminines.
« Il est temps pour l’UCI d’admettre que la situation actuelle est intenable et qu’elle laisse une marque noire sur le cyclisme en tant que sport équitable pour les femmes. »
Killips court pour la Fondation Amy D – une équipe créée en mémoire de l’ancienne cycliste professionnelle américaine Amy Dombroski, décédée à l’âge de 26 ans en 2013, dans le but de promouvoir « la participation, l’opportunité et l’équité pour les femmes dans le cyclisme ».
Après avoir remporté le Tour of the Gila, Killips a écrit sur Instagram : « Cette victoire a été possible grâce à la communauté et aux relations que j’ai eu la chance de construire au fil des ans à travers les vélos. »
« Après une semaine d’absurdités sur Internet, je suis particulièrement reconnaissante à tous les membres du peloton et du sport qui continuent d’affirmer que Twitter n’est pas la vraie vie.
J’aime mes pairs et mes concurrents et je suis reconnaissant pour chaque occasion qui m’est donnée d’apprendre et de grandir en tant que personne et athlète sur un parcours commun. »
Killips a fait l’objet d’une controverse en décembre dernier lorsqu’elle a terminé troisième aux championnats nationaux de cyclocross des États-Unis et qu’elle a été accusée d’avoir poussé une autre concurrente hors du parcours.
Hannah Arensman, qui a remporté 35 victoires sur le circuit de cyclocross, a terminé quatrième de cette course et s’est ensuite retirée du sport en invoquant l’émergence de coureurs transgenres.
Elle a déclaré : « Ces dernières années, j’ai dû courir directement avec des cyclistes masculins dans des épreuves féminines. »
« Au fur et à mesure que cette réalité s’est imposée, il est devenu de plus en plus décourageant de s’entraîner aussi dur que je le fais pour perdre contre un homme qui a l’avantage injuste d’un corps androgénéisé qui lui donne intrinsèquement un avantage évident sur moi, quelle que soit l’intensité de mon entraînement. »
Source : Daily Mail – Traduit par Anguille sous roche
