En Afrique du Sud, des salariés blancs en grève contre des avantages réservés aux Noirs


Le géant sud-africain de la chimie Sasol a annoncé sa volonté d’augmenter la part de son capital détenu par des Noirs, notamment en leur distribuant des actions gratuites. Le syndicat Solidarité juge ce plan discriminatoire à l’égard des Blancs.

Un syndicat sud-africain qui représente en majorité des Blancs a lancé ce 3 septembre un mouvement de protestation contre un plan de participation des salariés lancé par le géant de la chimie Sasol, qu’il juge discriminatoire car réservé aux seuls Noirs.

En Afrique du Sud, la loi impose aux entreprises locales de réserver une part de leur capital ou de leurs emplois à la majorité noire du pays, afin de réparer les injustices héritées du régime de l’apartheid.

Le groupe sud-africain Sasol a annoncé l’an dernier sa volonté de faire passer à 25% la part de son capital détenue par des Noirs, notamment en leur distribuant des actions gratuites. Proche de l’organisation de défense de la minorité blanche AfriForum, le syndicat Solidarité, qui affiche 6 300 membres parmi les salariés de Sasol, critique ce plan au motif qu’il, «exclut les employés blancs» du groupe. Sa mobilisation a débuté ce 3 septembre par une série «d’actions de protestation» dans l’entreprise et devrait culminer le 6 septembre par un arrêt de travail en bonne et due forme. «Solidarité appelle également les Sud-Africains à ne pas faire leur plein de carburant mercredi prochain dans les stations-service de l’enseigne Sasol», a ajouté le syndicat.

Le groupe chimique s’est pour sa part défendu de toute discrimination. Il affirme que son plan de participation «ne fait pas partie de la rémunération des employés». «Notre but consiste à créer des bénéfices substantiels pour environ 230 000 actionnaires et salariés noirs», a expliqué à l’AFP une porte-parole de l’entreprise, Matebello Motloung.

Sasol emploie environ 31 000 personnes dans 33 pays.

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a dénoncé la grève «aux relents racistes» entamée par Solidarité qui, selon son porte-parole Pule Mabe, «cherche à remettre en cause les avancées de [la] démocratie [sud-africaine]».

Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, le pays reste déchiré par les tensions raciales. Le 20 février 2018, dans son discours sur l’état de l’Union, le président Cyril Ramaphosa a promis de saisir les terres arables détenues par les fermiers blancs depuis le XVIIe siècle afin qu’elles soient redistribuées à des fermiers noirs. Il a ainsi affirmé vouloir «soigner les divisions du passé, pour établir une société basée sur des valeurs démocratiques, la justice sociale et les droits de l’homme».

Source : RT


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