Des survivants du COVID-19 perdent littéralement de la matière grise et d’autres tissus cérébraux


Les scientifiques ont constaté des effets significatifs du COVID sur le cerveau humain.

Lorsqu’un virus radical inattendu balaie le monde, il faut se préparer à des conséquences imprévues.

Et, malheureusement, il semble que les survivants du COVID-19 pourraient perdre une partie de leur matière cérébrale comme effet à long terme du virus, selon une étude récente partagée sur un serveur de préimpression.

Cette étude n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs, il n’y a donc aucune raison de paniquer, mais elle pourrait être la première de plusieurs nouvelles études attestant du potentiel du coronavirus COVID-19 à causer des dommages permanents à la physiologie humaine.

Survivre à une infection par le COVID-19 pourrait entraîner des symptômes de démence

Les scientifiques ont découvert une forte corrélation entre les personnes ayant contracté et survécu à l’infection par le COVID-19, et les pathologies liées au cerveau. C’est le résultat d’une expérience à long terme qui a porté sur 782 volontaires. Dans un premier temps, les chercheurs ont effectué des scanners cérébraux sur tous les volontaires, et ont invité 394 survivants du COVID-19 à subir des scanners de suivi, en plus de 388 volontaires qui n’ont pas contracté la maladie. Parmi ceux qui ont survécu au coronavirus, les chercheurs ont constaté des effets substantiels du virus sur la matière cérébrale, avec une réduction des régions de matière grise de leur cerveau.

« Nos résultats sont donc systématiquement liés à la perte de matière grise dans les zones corticales limbiques directement liées au système olfactif et gustatif primaire », qui sont les régions du cerveau responsables de notre odorat et de notre goût, ont écrit les auteurs dans l’étude préimprimée. La matière grise de notre cerveau est essentielle au système nerveux, qui assure les innombrables fonctions du cerveau. Cette partie du cerveau nous permet de déterminer la mémoire, les émotions et les mouvements, ce qui signifie que toute anomalie pourrait altérer les cellules cérébrales et réduire les capacités de communication.

L’étude a également révélé que lorsque les humains perdent de la matière grise dans les zones du cerveau liées à la mémoire, cela pourrait « augmenter le risque pour ces patients de développer une démence à plus long terme », ont écrit les auteurs. Bien que plusieurs études novatrices aient récemment fait surface au sujet du traitement de la démence et de la maladie d’Alzheimer, y compris un nouveau médicament pour traiter les symptômes de la démence, ce médicament est encore controversé par les experts, et les autres études ont surtout été réalisées dans le cadre d’expériences sur des souris, et sont donc peut-être trop préliminaires pour offrir un espoir réaliste de traiter les victimes actuelles et futures de cette dégénérescence neurologique.

On ignore encore beaucoup de choses sur les effets à long terme de l’infection par le COVID-19

Cette découverte, qui doit encore faire l’objet d’un examen par les pairs, fait suite à une autre étude publiée dans la revue Lancet Psychiatry en 2020, qui suggérait que les infections au COVID-19 pouvaient laisser des dommages importants dans le cerveau, entraînant des complications à long terme comme la démence ou des problèmes semblables à ceux d’un accident vasculaire cérébral. Mais comme dans l’étude récente, les auteurs de l’étude de 2020 ont souligné la nécessité de disposer de données et d’examens supplémentaires avant d’avoir une image claire de la façon dont un cas grave de COVID-19 affecte finalement la santé du cerveau. La plupart des volontaires de l’étude récente qui avaient survécu au COVID-19 souffraient de symptômes légers à modérés, voire n’en souffraient pas du tout. Il s’agit là d’un apport unique de l’étude, car de nombreuses études antérieures ne se sont concentrées que sur les cas graves de la maladie. « Il existe un besoin fondamental d’informations supplémentaires sur les effets cérébraux de la maladie, même dans sa forme la plus légère », peut-on lire dans l’étude préimprimée.

Comme on pouvait s’y attendre, aucune modification de la matière cérébrale n’a été observée chez les participants à l’étude qui n’étaient pas infectés par le coronavirus COVID-19. Et, une fois de plus, les récentes conclusions ont grand besoin d’une recherche de suivi, pour étudier les effets à plus long terme des cas de COVID-19 sur la capacité des survivants à se souvenir d’événements provoquant des émotions. Par exemple, il n’est toujours pas confirmé si la perte de matière grise est une conséquence de l’atteinte du cerveau par le virus, ou d’un autre effet de la contraction du coronavirus. Cette nouvelle peut être effrayante, mais il y a beaucoup trop de questions sans réponse pour mériter la panique.

Lire aussi : Des centaines d’agents de santé indonésiens vaccinés ont contracté le COVID-19, des dizaines sont hospitalisés

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

6 réponses

  1. Pat dit :

    Et voilà de nouveau la propagande pour terrifier la population !
    Tandis que les études scientifiques” peuvent prouver tout ce qu’on , quand on a le talent de manipuler certains éléments. Notamment en dissimulant certaines infos : comme les pesticides qui provoquent eux de véritables dégâts sur la santé. Ou que certaines substances données à ces malades dans les hôpitaux comme le remdévisir (ou similaire) les a durablement affectés.

    • Suzanna dit :

      Faudrait peu être savoir ce que les gens veulent, si analyser le cerveau suite à la contraction du covid sert à faire peur selon vous, et bien regardez la télé.

      Ces infos sont importantes, et suffisamment bien réalisées pour admettre qu’il y a bien des séquelles suite au covid, pour une fois qu’il ne s’agit pas d’infos pro-vaxx ou anti-vaxx quand on parle du covid.

      • Bruno dit :

        C’est effectivement intéressant en ce que cela modifie la balance entre substance blanche et substance grise ; par ailleurs, il serait peut-être tout aussi intéressant de s’intéresser au CMH (complexe majeur d’histocompatibilité).

  2. Bruno dit :

    Ref. : Gur RC, Turetsky BI, Matsui M, Yan M, Bilker W, Hughett P, Gur RE, “Sex differences in brain grey and white matter in healthy young adult”, Journal of Neuroscience, 1999, 19, 4065 – 4072. Le cerveau femelle est plus riche en substance grise et le cerveau mâle plus riche en substance blanche, il y a aussi des différences (que chacun-e éprouve quotidiennement) dans le traitement de l’information, à vous de creuser :)

    • Bruno dit :

      Et puis il y a “spike” … que nous pouvons traduire par “clou”, “crochet” (vav), qui semble poser quelque problème de bio-distribution corporelle.

  3. Bruno dit :

    Au fait et au cas où : “écotoxicité comparative de l’oxyde de graphène et d’autres nanoparticules de carbone chez des organismes aquatiques modèles : d’une évaluation en conditions monospécifiques vers l’étude d’une chaîne trophique expérimentale”, de Laura Lagier (thèse de doctorat), chez HAL, archives-ouvertes.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *