5 200 tonnes de poussière extraterrestre s’abattent sur la Terre chaque année


Nous savons depuis longtemps que la Terre est sous une pluie constante de poussière spatiale, et qu’elle est abondante.

Cependant, étant donné leur taille microscopique, il a été très difficile d’obtenir une estimation précise de leur quantité.

Ces micrométéorites ne sont pas plus grandes qu’une fraction de millimètre et sont rejetées par les comètes et les astéroïdes qui passent dans l’espace.

Après deux décennies de collecte en Antarctique, une équipe internationale de scientifiques a maintenant un chiffre : environ 5 200 tonnes de micrométéorites de moins de 700 micromètres (0,7 millimètre), chaque année.

Selon eux, cela fait des micrométéorites la plus grande source de matériaux extraterrestres livrés à la surface de la Terre.

Il s’agit en fait d’un véritable exploit. L’atmosphère terrestre est remplie de poussières de toutes sortes. Une étude réalisée l’année dernière a révélé qu’environ 17 millions de tonnes métriques de poussière grossière sont en suspension dans l’atmosphère à tout moment.

Pour minimiser cette poussière de fond, l’équipe s’est tournée vers l’Antarctique, à la station Concordia, au Dôme C. La poussière terrestre y est pratiquement absente et le taux d’accumulation de neige est faible, ce qui signifie que la neige déjà présente peut être fondue pour obtenir le taux de chute des micrométéorites dans la région.

Micrométéorites de l’Antarctique. (Rojas et al., EPSL, 2021)

C’est ce qu’ont fait les chercheurs lors de six expéditions menées sur une période de 20 ans. Ils ont identifié un total de 1 280 micrométéorites non fondues et 808 sphérules cosmiques (roche spatiale fondue) d’une masse inférieure à 350 microgrammes, ce qui leur a permis de calculer le rythme auquel ces particules tombent en pluie à la surface.

D’après leurs calculs, en extrapolant sur l’ensemble du globe et en supposant que la pluie est uniformément répartie, environ 1 600 tonnes de micrométéorites et 3 600 tonnes de sphérules cosmiques atteignent la surface chaque année. Soit un total de 5 200 tonnes par an.

La partie suivante de la recherche a consisté à analyser la poussière pour déterminer son origine, en se basant sur la densité des grains. Une densité inférieure et une porosité supérieure suggèrent une origine cométaire, tandis qu’une densité supérieure et une porosité inférieure suggèrent une origine météoritique.

À partir de ces résultats, l’équipe a extrapolé qu’environ 80 % de la poussière cosmique qui atteint la surface de la Terre est éjectée par les comètes lors de leurs voyages orbitaux, ce qui correspond aux estimations précédentes de l’apport cométaire à la poussière spatiale sur Terre.

Les modèles de l’équipe ont toutefois montré que la masse totale de poussière cosmique apportée avant l’entrée dans l’atmosphère est d’environ 15 000 tonnes. La raison de cette divergence n’est pas claire, mais il y a deux grandes options.

La première est qu’une proportion importante de la poussière échappe à notre capacité de détection. Une autre est qu’une partie de la poussière est éliminée avant l’entrée dans l’atmosphère. Une troisième pourrait être qu’il y a beaucoup moins de poussière dans l’espace autour de la Terre que nous le pensons.

Selon les chercheurs, déterminer de quoi il s’agit pourrait nous aider à mieux définir le rôle de la poussière cosmique dans l’acheminement des molécules d’eau et du carbone vers la Terre, aux premiers temps du système solaire, et nous fournir des pièces du puzzle que constitue l’émergence de la vie elle-même.

Les recherches de l’équipe ont été publiées dans Earth and Planetary Science Letters.

Lire aussi : Des sucres essentiels à la vie sur Terre retrouvés dans des météorites

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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