La Chine prévoit trois missions sur la Lune pour étudier une nouvelle source d’énergie potentielle


L’agence spatiale du pays vise à dépasser la NASA avec son programme lunaire Chang’e en cours et ses futures missions avec équipage vers Mars.

Le cratère Aristarchus vu par la caméra de cartographie d’Apollo 15. NASA/Wikimedia

La Chine a annoncé son intention de lancer trois nouvelles missions sans équipage vers la Lune après la découverte d’un nouveau minéral lunaire qui pourrait être exploité comme source d’énergie à l’avenir, révèle un rapport de Bloomberg.

L’Administration spatiale nationale chinoise a annoncé samedi 10 septembre qu’elle avait reçu le feu vert pour commencer à planifier le lancement de trois nouveaux orbiteurs vers la Lune au cours de la prochaine décennie. Ces nouvelles missions s’inscriront dans le cadre du programme lunaire Chang’e en cours dans le pays.

Cette annonce a été faite un jour seulement après que la Chine soit devenue le troisième pays de l’histoire à découvrir un nouveau minéral lunaire. Selon le média d’État chinois The Global Times, le nouveau minéral a été baptisé Changesite-(Y). Les scientifiques l’ont découvert dans des échantillons récupérés par la mission Chang’e-5 en 2020. Le Global Times l’a décrit comme un “minéral phosphaté en cristal colonnaire” trouvé dans des particules de roche lunaire.

L’analyse des échantillons a montré que Changesite-(Y) contient l’isotope de l’hélium-3, qui est considéré comme une source d’énergie potentiellement précieuse pour l’avenir.

L’agence spatiale chinoise veut rivaliser avec la NASA

La NASA et la Chine étudient toutes deux le pôle sud à la recherche de sites potentiels d’exploitation minière de la lune. Cette dernière vise à construire une station de recherche avec la Russie dans cette région de la surface lunaire. La Chine et la Russie ont également conclu un accord pour la construction d’une station orbitale lunaire après que la Russie a décidé de ne pas participer au programme Gateway lunaire de la NASA l’année dernière.

L’agence spatiale américaine, quant à elle, a annulé deux tentatives récentes de lancer son système de lancement spatial (SLS) vers la Lune pour donner le coup d’envoi de son programme Artemis.

Artemis I enverra une capsule sans équipage autour de la Lune et retour, Artemis II effectuera le même voyage avec des astronautes à bord, et Artemis III enverra des humains sur la surface lunaire pour la première fois depuis Apollo 17 en 1972.

Les missions Chang’e de la Chine ouvrent de nouvelles perspectives

Les dernières avancées de la Chine dans le domaine de l’exploration spatiale pourraient mettre davantage de pression sur la NASA pour faire décoller son programme Artemis, la construction du SLS ayant été critiquée pour avoir dépassé le budget et pour avoir utilisé des technologies non réutilisables.

Le lancement du SLS est actuellement prévu en octobre, suite à un problème de fuite d’hydrogène lors de la dernière tentative de lancement de la NASA.

La Chine est sur le point d’achever sa station spatiale orbitale Tiangong, elle a fait atterrir son rover Zhurong sur Mars plus tôt cette année, et elle est aussi récemment devenue le premier pays à détecter de l’eau sur la Lune via une sonde sur la surface lunaire.

La mission Chang’e-5 a été baptisée du nom d’une déesse de la Lune dans la mythologie chinoise. Il s’agit de la cinquième mission lunaire du programme chinois d’exploration lunaire. La mission, qui a été lancée le 23 novembre 2020 à bord d’une fusée chinoise Longue Marche, est également la première mission de retour d’échantillons sur la Lune du pays. L’agence spatiale chinoise a pour objectif de ramener des échantillons de Mars deux ans avant la NASA, et le pays veut également devancer les États-Unis sur la planète rouge en y envoyant des humains dès 2033 – bien qu’avec le Starship de SpaceX qui approche de son premier vol d’essai orbital, ce résultat est loin d’être acquis.

Lire aussi : La Chine a détecté de l’eau à la surface de la Lune pour la première fois

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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1 réponse

  1. Guillaume P dit :

    Pour récupérer 1 tonne d’H3 il faudrait traiter 100 millions de tonnes de régolithes. Vu la dangerosité du milieu, les puits gravitationnelle lunaire et surtout terrestre, la construction d’une usine, l’exploitation et l’envoie de quantité un tant soit peu significative d’H3 ferait passer la pire des mine terrestre pour une corne d’abondance hyper-rentable.
    C’est une Chimère absurde.
    .
    Le seul problème est que les solutions viables sont condamnées pour des raison idéologique. On saurait faire des réacteurs nucléaire parfaitement sur et avec des déchets peu dangereux (ex: thorium) et quasi inépuisable mais il n’y a aucun investissement significatif possible parce que la dangereuse secte des verts ne veut pas d’une solution. Cette église de l’apocalypse vit du catastrophisme.
    .
    La Chine à lancé en 2021 la première centrale expérimentale au thorium et c’est d’ailleurs le seul pays.
    Le 2 août 2022 le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement a autorisé le démarrage du réacteur TMSR-LF1 de 2 MWt sur le campus de Wuwei dans le province du Gansu.

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