Une image très nette de la Voie lactée révèle un cimetière d’étoiles


Àl’aide des radiotélescopes ASKAP et Parkes en Australie, des astronomes ont observé une grande partie du plan galactique de la Voie lactée et ils ont découvert les restes ou rémanents de près de deux douzaines d’étoiles en explosion dans la Voie lactée, grâce à des observations radio détaillées qui pourraient révéler de nombreux autres événements de ce type dans notre Galaxie.

Cinq rémanents de supernova auparavant cachés. Les couleurs représentent la chaleur, le violet désignant les régions les plus froides, suivi du bleu, du vert et du rouge, le blanc mettant en évidence les parties les plus chaudes. (R. Kothes (CNRC)/ PEGASUS Team)

On s’attend à ce qu’une étoile de la Voie lactée explose en supernova au moins une fois tous les 100 ans. Ces explosions violentes, les derniers soubresauts d’étoiles massives qui épuisent leur combustible, peuvent éjecter de vastes nuages de poussière et de gaz à plusieurs années-lumière de l’étoile. Ces restes/ rémanents de supernova peuvent persister pendant des milliers d’années avant de se dissiper. L’étude de ces vestiges peut révéler des informations utiles sur la galaxie, car ils contiennent souvent des éléments lourds à l’origine d’autres étoiles, de planètes et même de la vie.

Des centaines de ces rémanents ont été découverts dans la Voie lactée, mais les astronomes pensent qu’ils n’ont observé qu’un cinquième environ du nombre total. La plupart d’entre eux sont découverts en détectant les émissions radio des rémanents lorsqu’ils se dilatent, révélant leurs formes autrement invisibles, mais beaucoup sont trop ténus pour être détectés.

Mais, le 16 janvier, un projet dirigé par Brianna Ball, qui étudie l’astronomie à l’université d’Alberta au Canada, a révélé une nouvelle façon de traquer les restes de supernova. Elle a combiné la puissance d’observation de l’Australian Square Kilometre Array Pathfinder (ASKAP), un radiotélescope composé de 36 antennes situé en Australie occidentale, avec celle de l’observatoire de Parkes, une antenne unique située en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, afin de détecter des rémanents de supernova jusque-là invisibles dans une parcelle du ciel nocturne. L’ASKAP a commencé l’année dernière une étude de 5 ans de l’ensemble du ciel de l’hémisphère sud, qui représente la moitié de la galaxie visible.

Les images des radiotélescopes Parkes et ASKAP ont été combinées pour fournir des vues détaillées des rémanents de supernova. (CSIRO, R. Kothes (CNRC), E. Carretti (INAF) et les équipes EMU et POSSUM)

Selon Roland Kothes, radioastronome au Conseil national de recherches du Canada à Victoria et superviseur de Ball :

Nous avons découvert 21 nouveaux candidats. Cette image fut le premier test que nous avons effectué, et il a fonctionné de manière spectaculaire.

L’image publiée par l’équipe contient environ cinq des 21 rémanents de supernova découverts récemment, dont un en forme de 8, que l’on voit faiblement en haut à gauche. L’image a été prise le long de l’un des bras spiraux de la Voie lactée, le bras de la Règle (ou Norma Arm, en anglais) près du dense centre galactique, où la poussière et le gaz obscurcissent fortement la lumière visible.

Les découvertes de nouveaux rémanents permettent d’en apprendre davantage sur « les types d’étoiles qui explosent en supernovae », explique Carlos Badenes, astronome à l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie, qui étudie les rémanents de supernova.

Selon Brianna Ball :

Nous détectons des sources que les télescopes précédents n’auraient peut-être pas été en mesure de détecter parce qu’ils n’avaient pas la résolution ou la sensibilité nécessaire. Nous espérons que cela permettra de découvrir une grande population.

Les nouvelles observations radio ont été réalisées dans le cadre des enquêtes PEGASUS et EMU. L’enquête PEGASUS est l’un des nombreux projets qui s’appuient sur le projet EMU (Evolutionary Map of the Universe) et le projet POSSUM, qui utilisent tous deux ASKAP pour approfondir leurs connaissances du cosmos.

Les travaux n’ont pas encore été publiés dans une revue faisant l’objet d’une évaluation par les pairs, mais ils sont présentés sur le site de l’Université Macquarie : New radio telescope image reveals the clearest view yet et Andrew Hopkins, Professeur d’astronomie à l’Université Macquarie et qui dirige le programme EMU, présente leurs découvertes dans un article de The Conversation : Astronomers reveal the most detailed radio image yet of the Milky Way’s galactic plane.

Lire aussi : Des galaxies semblables à la Voie lactée vieilles de 11 milliards d’années

Source : GuruMeditation


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *