Volaille française : les AOC, le label rouge et le bio sacrifiés par la Commission européenne au profit de la malbouffe


C’est un coup dur porté aux labels de qualité dont dépend l’excellence de la volaille française, la France étant le troisième pays consommateur de volaille en Europe, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Afin de simplifier les normes de commercialisation, la Commission européenne projette de supprimer les mentions caractérisant le mode d’élevage des volailles.

Dans un contexte où la France lutte contre la propagation de la grippe aviaire, la Commission européenne a pour projet d’éradiquer les labels de qualité qui jusque-là, permettaient au consommateur de s’y retrouver. En France, cette filière française de qualité représente 17 % de la production française (appellation d’origine contrôlée, label rouge et bio).

De nouvelles mentions de mode d’élevage « sans aucun contrôle »

Depuis 1991, les cinq normes de commercialisation – qui sont « Fermier – élevé en plein air », « Fermier – élevé en liberté », « Alimenté avec x % de … », « Élevé à l’intérieur – système extensif » et « Sortant à l’extérieur » – permettent au consommateur d’avoir une transparence sur ces produits. Toutefois, ces normes sont gravement menacées par la réforme de la Commission européenne et si celle-ci aboutit, les étiquetages vont devenir facultatifs et pourront être remplacés par des mentions trompeuses telles que « volaille de plein vent », « poulet à l’air libre » ou encore « poulet des champs ».

Le problème, c’est que « tout opérateur européen pourra désormais utiliser n’importe quelle autre mention de mode d’élevage sans aucun contrôle », s’alarment auprès de TF1 l’interprofession de la volaille de chair (Anvol) et le Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf).

Seuls les consommateurs vigilants auront le réflexe de vérifier leurs achats, mais la plupart se laisseront tromper par ces nouvelles appellations. Ainsi que le souligne Marianne, ce projet est sournois et révèle que le véritable objectif des instances européennes est d’« éliminer toute entrave à l’enrichissement des marchés. Au nom de la libre concurrence, on détricote la loi pour permettre aux marchands de malbouffe d’éliminer ceux qui leur font de l’ombre ». Le pire, c’est que cette régression s’est faite avec l’accord de l’Élysée.

Vers la disparition des productions fermières élevées en plein air ou en liberté

Et si la France est l’un des pays européens les plus impactés par cette évolution du règlement, c’est parce qu’environ 20 % de ses volailles proviennent de productions « fermières – élevées en plein air – élevées en liberté », alors que l’Italie par exemple n’en a que 7 %. Si cet étiquetage valorisant est abandonné, les éleveurs français perdront alors perdre leur seul avantage concurrentiel qu’ils avaient en Europe.

Le 2 février dernier – jour où prenait fin la discussion entre la Commission européenne et les États membres sur ce sujet – le sénateur Daniel Laurent (Charente-Maritime) a attiré l’attention du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire sur le projet de la Commission européenne, ainsi que le mentionne le site du Sénat.

« Une telle évolution aura des conséquences pour la viabilité du modèle avicole français, son mode d’élevage fermier, ses signes de qualité, ou la dynamique économique des territoires. Il est à craindre que la disparition de la liste fermée n’entraîne l’apparition de mentions incontrôlées défavorables pour les consommateurs et la disparition dans les cinq à dix ans des productions fermières élevées en plein air ou en liberté », a-t-il pointé. Qualifiant ce projet d’« aberration », le sénateur de Charente-Maritime demande à Marc Fesneau quelles sont les propositions du Gouvernement pour protéger la filière avicole fermière française et les consommateurs. Une question restée sans réponse pour le moment.

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Source : Epoch Times


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