Notre-Dame : voici qui reposait dans les deux tombes découvertes


Les archéologues de l’Inrap ont récemment partagé les premiers résultats d’analyses des deux cercueils découverts dans la cathédrale Notre-Dame de Paris quelques jours après l’incendie dévastateur.

Crédit : DR UT3

L’un était un ecclésiastique, l’autre un mystérieux cavalier.

En mars dernier, plusieurs sépultures avaient été mises au jour alors qu’une équipe se préparait à installer les échafaudages pour permettre la reconstruction de la flèche de la cathédrale Notre-Dame. Toutes se situaient à l’endroit où le transept traverse la nef. Parmi les tombes se trouvaient deux sarcophages en plomb à l’intérieur desquels une minicaméra endoscopique a été introduite, ce qui a permis de repérer des morceaux de tissu et des cheveux.

Plus récemment, ces deux sarcophages ont fait l’objet d’analyses plus poussées. Les travaux ont été menés par une équipe de chercheurs dirigée par Eric Crubézy, professeur d’anthropologie biologique à l’Université Toulouse III.

Un certain Antoine de la Porte

Les deux sépultures abritaient les restes de deux hommes. L’un, identifié via une plaque d’identification sur son cercueil, était un ecclésiastique nommé Antoine de la Porte, décédé à 83 ans le 24 décembre 1710.

Cet homme, notent les chercheurs, était un chanoine (un membre du clergé responsable de la cathédrale) qui aurait notamment utilisé sa richesse pour aider à consolider le chœur de Notre-Dame. Ces informations pourraient expliquer la présence de ses restes sous la partie centrale du transept. Il s’agit en effet d’une zone destinée à devenir la dernière demeure de l’élite.

Selon l’Université de Toulouse, les restes de cet homme sont assez bien conservés, tandis que trois médailles étaient placées au sommet de son sarcophage. Ses dents étaient aussi en très bon état. Les chercheurs n’ont relevé quasiment aucun signe sur son corps indiquant qu’il exerçait une activité physique, ce qui signifie que cet individu était probablement sédentaire de son vivant.

En revanche, l’os de l’un de ces gros orteils montrait des signes de « goutte » ou d’arthrite inflammatoire. On appelle également cette affection la « maladie des Rois » étant donné qu’elle peut être déclenchée en buvant et en mangeant avec excès.

Crédits : GodefroyParis via Wikipédia

Un mystérieux cavalier

Le second sarcophage en plomb n’avait pas de plaque. L’identité de son occupant reste donc indéterminée. Nous savons cependant qu’il s’agissait d’un homme décédé entre 25 et 40 ans. Les restes de son corps, à l’inverse du premier, trahissaient cette fois une vie de cavalier. Certains indices sur son crâne et sa colonne vertébrale laissent également à penser qu’il aurait pu mourir d’une méningite chronique due à la tuberculose.

Autre donnée intrigante : son crâne était ouvert, tout comme sa poitrine, tandis que des feuilles et des fleurs étaient disposées tout autour. D’après l’équipe, il s’agissait d’une pratique courante dans la noblesse après le milieu du XVIe siècle. Ce point pourrait se révéler important. En effet, si la date de sa mort se situait bel et bien autour de la seconde moitié du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle, les chercheurs pourraient alors peut-être l’identifier dans le registre des décès. Dans le cas contraire, nous ne saurons probablement jamais qui il était.

Les restes squelettiques du jeune homme. Crédits : DR UT3

Des recherches supplémentaires viseront à en savoir plus sur l’origine géographique de ces deux hommes, ainsi que sur leurs habitudes alimentaires. Les résultats sont attendus pour le mois de mai prochain.

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Source : Sciencepost


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