Une intelligence artificielle peut-elle être un juge équitable dans un tribunal ?


L’Estonie pense que oui

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L’intelligence artificielle est aujourd’hui vue comme la solution à tous les problèmes dans notre société et plusieurs gouvernements l’utilisent déjà dans plusieurs domaines comme ceux de la médecine, de la défense ou encore même de la justice. Il y a d’ailleurs quelques mois, on apprenait que vingt avocats expérimentés se sont fait battre par un algorithme lors d’un test de détection de problèmes juridiques, ce qui laissait croire qu’une IA pourrait être meilleure qu’un avocat.

Bien que certains gouvernements montrent encore quelques réticences à se servir de l’IA, l’Estonie pour sa part a toujours fait montre d’un grand enthousiasme à se servir des technologies de l’information. Et c’est Ott Velsberg, un étudiant estonien de 28 ans qui supervise les efforts du petit pays balte visant à intégrer l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique dans les services fournis à ses citoyens. Le ministère estonien de la Justice a d’ailleurs demandé à Velsberg et à son équipe de concevoir un juge-robot capable de statuer sur des litiges de moins de 7000 euros (environ 8000 dollars).

Ceci pourrait sembler hallucinant, mais quand on connaît un peu mieux l’Estonie, on n’est pas trop surpris. En effet, il faut peut-être rappeler que pour mettre fin à la bureaucratie, l’Estonie a basculé presque tous ses services en ligne et fournit même des ordonnances médicales en ligne. Plusieurs projets de ce genre ont été réalisés dans le pays depuis 2017 et le succès qu’ils ont eu a encouragé le gouvernement à en faire encore davantage.

Parmi ces projets, on peut parler du fait que les enfants nés en Estonie sont automatiquement inscrits dans les écoles locales dès leur naissance. En effet, les dossiers hospitaliers sont automatiquement partagés avec les écoles locales. Le système ne nécessite pas vraiment d’IA, mais il montre comment les services automatisés se développent. En Estonie, les curriculums vitae des travailleurs licenciés sont intégrés dans un système d’apprentissage automatique. Ce système transmet donc automatiquement aux employeurs les différents profils ayant les compétences qu’ils recherchent sans effort de la part des personnes licenciées.

Ce projet de juge-robot en est à ses débuts et devrait commencer plus tard cette année par un projet pilote axé sur les différends contractuels. Dans un premier temps, l’IA sera utilisée pour rendre une décision susceptible de recours devant un juge humain. Beaucoup de détails restent encore à régler et Velsberg fait savoir que le système sera amélioré en tenant compte des remarques que feront les avocats et les juges. Cette tentative d’associer l’IA et la loi n’est pas la première dans le monde, on recense des cas similaires aux États-Unis et en Grande-Bretagne bien que celui de l’Estonie soit peut-être le premier à conférer un pouvoir décisionnel à un algorithme.

Pendant que certaines personnes pensent que l’idée d’un juge-robot pourrait fonctionner en Estonie, d’autres par contre s’appuient sur les anomalies qui avaient été constatées lors du passage aux services publics numériques de l’Estonie pour exprimer leurs craintes. Toujours est-il que pour les responsables estoniens, l’idée d’un juge-robot est assez appréciée et Kersti Kaljulaid, la présidente du pays, a déclaré : « Le déploiement d’un plus grand nombre d’IA dans les services gouvernementaux nous permettra de nous spécialiser dans quelque chose que les machines ne pourront jamais faire. »

Lire aussi : Une intelligence artificielle avancée pourrait diriger le monde mieux que les humains ne pourraient jamais le faire

Sources : Developpez.com par JonathanWired


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