Les communications de Julian Assange partiellement restaurées par le gouvernement équatorien


Le gouvernement équatorien a décidé de rétablir partiellement les communications pour Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.

Elles ont été coupées en mars, lui refusant l’accès à Internet ou au téléphone et limitant les visites aux membres de son équipe juridique.

Il vit à l’intérieur de l’ambassade de l’Équateur à Londres depuis plus de six ans.

Le gouvernement équatorien a déclaré en mars qu’il avait agi parce que M. Assange n’avait pas respecté “l’engagement écrit qu’il avait pris auprès du gouvernement fin 2017 de ne pas diffuser de messages susceptibles d’interférer avec les autres États”.

Wikileaks a dit dans une déclaration : “L’Équateur a déclaré à l’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, qu’il supprimera le régime d’isolement qui lui a été imposé à la suite de rencontres entre deux hauts fonctionnaires de l’ONU et le président équatorien, Lenin Moreno, vendredi dernier.”

Il est positif que, grâce à l’intervention de l’ONU, l’Équateur ait partiellement mis fin à l’isolement de M. Assange, même s’il est très préoccupant que sa liberté d’exprimer ses opinions soit encore limitée. – Kristinn Hrafnsson, WikiLeaks

“L’ONU a déjà déclaré M. Assange victime d’une détention arbitraire. Cette situation inacceptable doit cesser.

Le gouvernement britannique doit se conformer à la décision de l’ONU et garantir qu’il puisse quitter l’ambassade équatorienne sans la menace d’extradition vers les États-Unis.”

M. Assange s’est vu accorder l’asile politique par l’Équateur mais pense qu’il sera arrêté s’il quitte l’ambassade et extradé vers les États-Unis pour être interrogé sur les activités de WikiLeaks.

WikiLeaks a déclaré que M. Assange n’a conclu aucune forme d’accord avec l’Équateur pour restreindre ses droits de parole ou autres.

Ses avocats examinent ses options juridiques et feront une déclaration en temps voulu.

La déclaration de WikiLeaks indique que les réunions ont eu lieu en Équateur entre le président et le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi et le rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’expression David Kaye.

Elle disait : “La situation de M. Assange a également été évoquée par d’autres organes de l’ONU, ainsi que par Human Rights Watch (à qui l’accès lui a été refusé), Amnesty International, la Cour interaméricaine des droits de l’homme, la Commission permanente équatorienne des droits de l’homme et des manifestations publiques. M. Assange a été informé de la décision de l’Equateur après que M. Grandi et M. Kaye aient rencontré le Président Moreno.”

Le président Moreno a ordonné l’“isolement” de M. Assange le 28 mars en représailles pour avoir donné des “opinions sur la politique de nations amies comme l’Espagne ou les États-Unis”.

La déclaration continue : “M. Assange avait critiqué l’implication de l’administration Trump dans les brutalités policières au Yémen et en Espagne. L’administration Trump et le gouvernement espagnol ont fait des représentations de haut niveau au sujet de M. Assange, qui s’est vu accorder le statut de réfugié politique par l’Équateur en 2012 à la suite des tentatives des États-Unis de le poursuivre.

Les administrations de Trump ont intensifié leurs efforts pour poursuivre M. Assange après que WikiLeaks ait publié la plus grande fuite de l’histoire de la CIA l’année dernière.

Les États-Unis ont annoncé qu’ils considéraient désormais l’Equateur comme un “allié stratégique” et l’ont aidé à obtenir un milliard de dollars en prêts précédemment refusés.

Pendant près de sept mois, l’Équateur a maintenu M. Assange dans un régime assimilé à l’isolement cellulaire par Human Rights Watch. L’Équateur a empêché M. Assange de recevoir des visiteurs autres que ses avocats. Il a installé trois ensembles de brouilleurs de signaux à l’ambassade, pour empêcher M. Assange de communiquer par téléphone portable ou par Internet.

L’isolement extrajudiciaire de sept mois de M. Assange a porté atteinte à ses droits fondamentaux et à ceux de sa famille. Cela a également empêché M. Assange de travailler et de donner des conférences publiques.

L’Équateur a également empêché tous les journalistes de lui parler pendant ce temps. Jusqu’à l’année dernière, le président équatorien, Rafael Correa, a dénoncé le traitement de M. Assange comme étant de la ‘torture’, déclarant que ‘le gouvernement s’en prend essentiellement à la santé mentale de Julian’.

L’Équateur a informé M. Assange que le gouvernement entendait poursuivre la politique de Moreno consistant à l’empêcher d’exprimer ses opinions sous la menace d’expulsion.”

Source : ITV – Traduit par Anguille sous roche


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