L’Observatoire européen des médias numériques, financé par l’UE, appelle à une approche “globale de la société” pour contrer la “désinformation”


Des groupes de cooptation pour un mécanisme de censure.

L’Observatoire européen des médias numériques (EDMO), qui reçoit des fonds de l’Union européenne et se décrit comme une plaque tournante pour les vérificateurs de faits, les universitaires et d’autres parties prenantes, a formulé des recommandations visant à développer ce qu’il appelle une méthode de lutte contre la “désinformation” qui s’adresse à l’ensemble de la société.

Si l’EDMO parvient à ses fins, les experts en éducation aux médias, les vérificateurs de faits, les universitaires, les journalistes, les décideurs politiques, le secteur financier et les régulateurs qui sont déjà impliqués auront de nouveaux compagnons intéressants.

Un billet rédigé par Paula Gori, secrétaire générale et coordinatrice de l’EDMO, indique clairement que l’idée n’est pas de s’arrêter aux participants actuels de la “plaque tournante”, mais plutôt d’essayer d’y intégrer le secteur financier.

L’une des recommandations est d’utiliser les actionnaires pour faire pression sur les entreprises afin qu’elles luttent contre ce qui est considéré comme de la “désinformation”.

Mme Gori explique comment fonctionne aujourd’hui le concept de “société dans son ensemble”, qui implique des vérificateurs de faits (censés être indépendants et précis), des groupes de la société civile, qui peuvent influencer l’élaboration des politiques, et l’éducation aux médias, qui est présentée comme un outil aidant les gens à faire preuve d’esprit critique. L’approche “traditionnelle” implique également des journalistes, des régulateurs, etc.

Mais l’EDMO souhaite étendre cette chasse à la “désinformation” en faisant pression sur les entreprises technologiques à l’origine des plateformes en ligne, non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, par l’intermédiaire de leurs actionnaires. Selon Mme Gori, c’est déjà le cas – elle cite l’exemple de Cometa, un fonds de pension italien actionnaire de Microsoft, qui a récemment demandé “plus de transparence sur les risques de désinformation provenant de l’IA”.

L’un des thèmes favoris des “hubs” comme l’EDMO, outre les élections, est le changement climatique. Ici, les investisseurs sont censés influencer le fonctionnement des entreprises en préférant donner de l’argent à celles qui sont “durables d’un point de vue environnemental et social”.

Puis, Mme Gori propose une idée particulièrement étrange : considérer la “désinformation climatique” comme une forme d’émission de gaz à effet de serre (GES), même si elle est “indirecte”. Inclure leur évaluation de la façon dont la “désinformation” affecte le changement climatique dans ce que l’on appelle les rapports sur les émissions de GES donnerait aux plateformes en ligne une chance d’obtenir de meilleurs résultats.

Selon Mme Gori, il s’agirait d’un excellent moyen d’accroître la pression exercée sur elles pour qu’elles s’attaquent à ce qui est désigné comme de la “désinformation” ou, comme elle l’a formulé, d’inciter ces entreprises à “atténuer les risques découlant de la conception ou du fonctionnement de leurs services”.

Lire aussi : Le FEM assimile la “désinformation” à un problème de cybersécurité et appelle à davantage d’action

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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