Qu’est-ce-que « l’oxygène lunaire » que vient de produire la NASA ?


La NASA vient de réussir à extraire de l’oxygène d’une simulation de sol lunaire. Une excellente nouvelle pour Artemis.

© NASA

  • La NASA a produit de l’oxygène en brûlant de la poussière lunaire
  • C’est une grande première qui pourrait rendre les astronautes plus indépendants
  • Un tel système sera obligatoire pour survivre sur Mars

Les plus grands exploits de la NASA ne sont pas toujours à chercher dans les étoiles. C’est en Floride dans le centre spatial Johnson que l’agence américaine a réussi son dernier fait d’armes. Pour la première fois elle a produite de « l’oxygène lunaire ». Ce gaz essentiel pour la survie des astronautes pourrait donc être produit en utilisant du régolithe, de la poussière lunaire.

Pour parvenir à produire du dioxygène, la NASA a utilisé un réacteur carbothermique (CaRD). Elle a chauffé de la fausse poussière lunaire avec un très gros laser jusqu’à produire du monoxyde de carbone. En décomposant ce gaz, l’agence a pu produire de l’oxygène en quantité.

Selon Aaron Paz, le chef de projet sur cette mission, cette technologie devrait faciliter l’arrivée de l’Homme sur la Lune. Il assure que CaRD est capable de produire plusieurs fois son poids en oxygène tous les ans, de quoi alimenter une petite base et permettre à des astronautes de respirer normalement.

Retourner sur la Lune, ça se prépare

Ces premiers tests au sol sont donc très encourageants. Ils montrent même que le procédé fonctionne en l’absence de gravité, une bonne nouvelle quand on connaît la faible force d’attraction de la Lune. Avec CaRD les astronautes du programme Artemis auront donc de quoi produire leur propre oxygène une condition sine qua none pour pérenniser leur présence sur le sol lunaire.

Lancé par le président Donald Trump le programme devrait connaître son apogée en 2025 (ou début 2026) avec la mission Artemis 3. Deux astronautes se poseront alors sur la Lune comme l’ont fait Neil Armstrong et Buzz Aldrin le 20 juillet 1969. CaRD pourrait donc être du voyage, permettant à l’équipage de rester plusieurs jours, sans qu’ils n’emportent beaucoup d’oxygène.

Afin d’être certain que son système fonctionne pour Artemis 3, la NASA compte le tester au cours de l’année sur la sonde lunaire PRIME-1 ainsi que sur le modèle Piper qui décollera en 2024.

L’oxygène : la clé de voute de l’exploration spatiale

Vouloir s’aventurer hors de la Terre est une tâche complexe. Il est impossible de mettre tous les éléments nécessaires à la vie humaine sous la coiffe d’une fusée. Les agences spatiales réfléchissent donc à d’autres solutions. La “production locale” est notamment envisagée pour les séjours longs.

La NASA compte tirer partie des ressources de la Lune (en eau notamment) pour réduire la taille de ses bagages. Grâce à CaRD l’agence pourrait, en plus, se passer d’oxygène. Un gain de place et de poids précieux dans les soutes de la fusée SLS et de son module Orion.

Produire localement n’est pas une obligation pour se rendre sur la Lune. Mais la NASA veut développer cette approche avec Mars en ligne de mire. Car sur notre voisine rouge, les choses sont très différentes. Il faut plus de 3 ans pour faire le voyage depuis la Terre, ce qui rend des missions de ravitaillement d’urgence complètement impossibles.

Une fois sur place, les astronautes devront être capables de se débrouiller seuls. Ils auront des panneaux solaires pour l’énergie, et différents types de terreaux pour cultiver leur propre nourriture. En ce qui concerne l’oxygène, le système CaRD pourrait être modifié pour fonctionner sur le sol martien.

Mais avec le rover Perseverance, la NASA teste une autre approche. À la différence de la Lune, Mars dispose d’une atmosphère. Avec l’instrument Moxie, l’agence américaine veut capturer le dioxyde de carbone de Mars pour le « transformer » en dioxygène. Cette solution serait moins couteuse en énergie et a déjà livré des résultats encourageants.

Lire aussi : Le projet MOXIE du MIT fait un grand pas vers la vie humaine sur Mars en produisant de l’oxygène

Source : Presse-citron


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