Le monde fera bientôt face à une « sixième extinction »


Des scientifiques ont mené une étude traitant de la disparition de nombreuses espèces animales. Ces recherches plutôt alarmantes stipulent que la moitié des espèces animales de notre planète ont disparu durant les quarante dernières années, un processus malheureusement toujours en cours.

Les chercheurs Gerardo Ceballos de l’université nationale autonome du Mexique ainsi que Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo de l’Université de Stanford (États-Unis) évoquent les termes « sixième extinction » et « anéantissement biologique » dans leur étude publiée le 23 mai 2017 dans la revue Proceedings of the National Acadamy of Sciences (PNAS). Les chercheurs ont compilé des données issues de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), rassemblant le travail d’anciens naturalistes.

L’étude indique que les espèces animales (vertébrés) ont accusé un sévère recul aussi en ce qui concerne les effectifs que les aires de répartition. La disparition d’une espèce est un processus lent et non un phénomène qui se produit subitement. Les premiers stades d’une telle disparition sont incarnés par la dégradation des conditions de vie. Cela cause une perte de territoires sur lesquels les animaux viennent se nourrir et se reproduire, ce qui fait baisser la population de l’espèce en conséquence.

Les chercheurs ont fait une découverte alarmante concernant certains taux de perte de population. Pour des espèces dont le danger est défini comme mineur, c’est-à-dire encore loin du risque d’extinction, les taux de perte de population sont très élevés. Pas moins de 177 espèces ont été évaluées : 30 % d’entre elles ont perdu des territoires et 40 % accusent des pertes de population allant parfois jusqu’à 80 % des effectifs !

Il s’agit d’ailleurs de pertes inégales d’un point de vue de la répartition terrestre. En effet, les mammifères et les oiseaux vivant en zone intertropicale sont très touchés par ces pertes, ce qui n’est en revanche pas le cas des animaux vivant à proximité du pôle Sud ou des déserts chauds d’Asie et d’Afrique.

Quelques exemples d’espèces touchées ? Les orangs-outans de l’île de Bornéo (Indonésie/Malaisie) ont vu leur population baisser de 25 % en une décennie et tomber à 80 000 individus. Citons également les effectifs de lions, en chute vertigineuse depuis 1993 (perte de 43 %). Il y a aussi les guépards qui ne sont plus que 7000.

Les chercheurs sont allés un peu plus loin en partant des 3700 espèces considérées comme en danger d’extinction, auxquelles ont été ajoutées celles apparaissant dans les données de l’UICN comme « préoccupation mineure ». Concrètement, ce sont 8851 espèces (sur 27 600) qui accusent à la fois une baisse d’effectifs et une réduction de l’aire de répartition, un véritable « anéantissement biologique » selon les scientifiques.

Sources : SciencePost via Sciences et AvenirLe Point


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